- avril 22, 2022
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Comité des fruits à coque Dossiers calamité et expérimentations pour 2021
Le comité des fruits à coque du Lot tenait son assemblée générale le 18 mars à Creysse. L’occasion de revenir sur une année 2021 marquée par la poursuite du programme d’expérimentation « la noix de demain » et les conséquences du gel printanier qui a donné lieu à l’ouverture d’une démarche calamité.
Le président du comité, Georges Delvert, ouvrait l’assemblée en rappelant que la récolte 2021 avait été touchée de façon très hétérogène par les fortes gelées d’avril. Si certaines parcelles de noyers ont été peu impactées, d’autres, particulièrement en vallée, ont subi des taux de pertes allant jusqu’à 80 %! L’ouverture du dossier calamité qui a suivi a donné lieu à un grave manque d’équité entre les producteurs assurés et les autres. Les nuciculteurs qui ont fait l’effort de s’assurer ont parfois vu leurs dossiers calamité refusés alors même que le système de calcul des assurances leur est très défavorable. Ils réclament donc une juste équité et un changement des règles pour obtenir un système assurantiel global enfin adapté à ces calamités naturelles qui vont se multiplier à l’avenir avec le changement climatique.
Prix et marché
Cette récolte 2021 a bénéficié d’une météo estivale favorable qui a permis d’obtenir des noix de haute qualité, gros calibres et beaux cerneaux. Au niveau commercial, la saison ne se déroule pas trop mal et les prix sont en hausse par rapport à l’année dernière. Georges Delvert soulignait que cette réévaluation est principalement due à cette belle qualité, mais rappelait l’enquête sur les coûts de production réalisée par le CerFrance. Avec la flambée actuelle des prix des intrants (carburants, engrais…), les chiffres doivent être réactualisés et les prix de vente doivent donc suivre pour pouvoir couvrir cette forte hausse des charges. Un appel aux metteurs en marché. Côté châtaignes, le problème de conservation en distribution est réel, beaucoup de magasins ne respectant pas les températures, ce qui provoque une dégradation accélérée de la qualité des fruits. Une question qui exige une réponse technique rapide.
Expérimentations
Lydie Leymarie-Lachaud présentait ensuite les résultats du programme « la noix de demain » qui a poursuivi ses expérimentations en 2021 en partenariat avec les organismes associés, station expérimentale, Chambre d’agriculture, université Paul Sabatier… l’objectif est d’optimiser la santé des arbres pour en améliorer à la fois la productivité et la résilience. Les essais de biostimulants se sont poursuivis (algues, acides aminés, lifofer, décoctions de plantes…) avec des résultats positifs à condition de respecter les fondamentaux, c’est à dire la santé métabolique des arbres. C’est pourquoi un autre volet concerne leur nutrition avec la mise au point d’un barème d’analyse de la sève et des feuilles pour évaluer leurs manques. Enfin, des essais de biofertilisants et fixateurs d’azote sont menés pour faciliter l’assimilation des minéraux par le noyer. Côté ravageurs, Erick Campan de l’Université Paul Sabatier, présentait les résultats de ses recherches sur les auxiliaires contre la mouche du brou. Il a isolé deux espèces de nématodes qui détruisent les pupes de mouches et pourraient être utilisés efficacement. Il teste également la possibilité d’utiliser des champignons entomopathogènes. Enfin, la noix de demain a commencé à tester l’utilisation des bactériophages pour lutter contre la bactériose sur les noyers de la station expérimentale. C’est un mélange de quatre bactériophages qui est pulvérisé de mi avril à l’été, environ tous les quinze jours, avec un résultat positif. L’essai se poursuit en 2022 mais le problème de l’agrément de cette formulation se pose car la réglementation ne prévoit aucune autorisation pour ce type de produit. Les responsables professionnels font donc appel aux élus pour lever ce frein juridique.
En fin d’assemblée, Carmen De Castro informait que le syndicat des producteurs de noix AOP du Périgord lance une demande de révision du cahier des charges pour élargir l’AOP en terme de variété et d’aire d’appellation. Une grande enquête est initiée auprès de tous les producteurs et le syndicat espère de nombreuses réponses pour pouvoir étayer cette demande auprès de l’INAO.