• mai 24, 2022
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Changement climatique : ça va chauffer !

Changement climatique : ça va chauffer !

Les modifications du climat, les agriculteurs y font déjà face et s’y adaptent depuis 20 ans, avec malheureusement un certain niveau de stress et des conséquences parfois douloureuses. Déjà + 1,2 °C en moyenne à l’échelle mondiale depuis l’époque préindustrielle, c’est +4°C minimum qui sont attendus à la fin du siècle, +4°C en moyenne annuelle, c’est +6°C à +7°C sur les terres en zones tempérées et jusqu’à +10°C au nord. Nous allons aussi être confrontés a une perturbation de la biodiversité, déjà observable, et à une multiplication des espèces invasives. C’est un groupe de travail qui réuni des agronomes et des zootechniciens du Massif Central autour d’un climatologue détaché de Météo-France.

 

Nous arrivons aujourd’hui au terme du premier travail de projections climatiques à l’horizon 2050 et nous disposons d’une importante quantité de données à l’échelle des régions naturelles de notre département. Si nous regardons l’évolution jusqu’en 2050 de la demande climatique en eau dans le Lot, en dessous de 400 m d’altitude, à travers le bilan hydrique Pluie – Evapotranspiration , c’est à dire le bilan, exprimé en mm d’eau, entre la pluie que nous recevons et la consommation en eau des cultures et de la végétation en général, nous constatons peu de changements en automne et en hiver, mais une dégradation marquée de ce bilan sur le printemps et l’été, il fera plus chaud et il pleuvra moins. Le climat moyen de 2050, vu sous l’angle du déficit hydrique, ressemble assez, pour une grande partie du Lot, à l’année 2003, qui est encore dans les mémoires comme l’année la plus chaude sèche, avec un impact marqué sur les cultures et les fourrages. Sur le Ségala, en altitude, le bilan hydrique se dégradera au printemps mais restera positif sur l’année.

Contrairement au reste du Lot, le climat moyen 2050 du Ségala sera moins sec que 2003. Le nombre de jours de gel en avril diminue, mais le risque de gel ne disparaît pas. Les mouvements d’air méridiens devraient s’amplifier, entraînant des brusques variations de température, à la hausse comme à la baisse, sur une végétation qui sera plus en avance au printemps.

Céréales

Forte augmentation du risque de stress hydrique à partir d’avril en sols superficiels et du risque d’échaudage. Le déficit hydrique sur céréales en sols superficiels dépasserait les 100 mm en 2050 dans le sud du Lot, il serait de 70 mm sur le centre, et 60 mm Sur le Ségala. Sur les sols plus profonds , on sera entre 30 et 80 mm de déficit hydrique.

Pour compenser, quelques solutions peuvent dés à présent être mises en œuvre pour maximiser la production des végétaux sur la période où il y a suffisamment d’humidité et des températures douces, c’est à dire le début du printemps. Privilégier les espèces à fort pouvoir d’enracinement. Respecter les hauteurs de fauche de 8 à 10 cm minimum pour faire de l’ombre au sol et éviter la montée en température au niveau des racines et éviter le surpâturage. Irriguer les prairies contenant des espèces capables de pousser en période chaude si de l’eau est disponible.

Les valeurs présentées dans cet article sont calculées à partir des climats types moyens de 2000, 2020 et 2050, elles représentent la tendance générale de l’évolution du climat. Les projections ont été faites avec une hypothèse de non-accélération du changement climatique.

Fabien BOUCHET-LANNAT

Chargé de mission développement et innovation

Tél. 06.30.60.16.22.