- août 29, 2022
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Sécheresse et canicules historiques, les agriculteurs en première ligne
Les animaux n’ont plus rien à pâturer, que les restes d’herbe sèche
Nous le constatons tous, la situation de sécheresse doublée de canicule à répétition qui frappe de manière exceptionnelle la France depuis quelques mois engendre des conséquences extrêmement graves sur l’agriculture. Et nous le savons tous, cela aura de nombreuses répercussions
Des pertes historiques
Globalement, les récoltes de céréales produites semblent moins impactées qu’on a pu le craindre, cependant il existe de fortes disparités d’un département à l’autre, en fonction de la pluviométrie et des passages orageux. La pousse de l’herbe est totalement anéantie, ce qui contraint de nombreux éleveurs à entamer prématurément les stocks de fourrages prévus pour l’hiver. Le bilan des cultures d’automne s’annonce tout aussi hypothéqué : les maïs qui grillent sur pied, les betteraves desséchées et les pommes de terre rachitiques alors même que leur rendement se détermine à ce stade. Le constat est tout aussi alarmant pour les fruits et les légumes, avec des produits sous-calibrés arrivant trop tôt en saison, pour la vigne, avec des vendanges anticipées mais aussi des maturations bloquées. Bref, toutes les productions subissent un stress hydrique d’une intensité exceptionnelle.
Pour de nombreuses productions, la baisse de rendement et de qualité est une réalité. Ainsi dans l’élevage herbivore, où beaucoup de producteurs n’ont d’autre choix que de vendre quelques animaux par exemple. La baisse de production qui en résulte mécaniquement aura inévitablement des conséquences sur la production de lait et de viande et également dans les élevages en bâtiment (porc, volailles…) qui sont en surchauffe.
Comme l’a indiqué Christiane Lambert, début août, les agriculteurs s’attendent à des pertes historiques, proche du milliard d’euros si ce n’est plus.
Que faire ?
La FNSEA a salué l’annonce début août par la Première ministre d’une cellule interministérielle de crise, et les premières annonces des ministres de l’agriculture et de la transition écologique. Face à cette situation historique aux conséquences dramatiques qui touchent, en premier lieu, les agriculteurs, une mobilisation accrue de tous les interlocuteurs pour permettre à ces derniers de passer le mieux possible ce nouveau cap périlleux.
L’accompagnement de tous les acteurs
Dès aujourd’hui, il faut un accompagnement immédiat des agriculteurs par des mesures de soutien en matière de trésorerie : banques, assureurs, caisses de MSA, fournisseurs, administration fiscale… doivent répondre présents face à cette situation d’urgence. Il est également nécessaire que tous les services administratifs prennent immédiatement acte du caractère de force majeur de la situation. Qu’il s’agisse de la gestion de l’usage de l’eau, dont les priorités doivent être orientées clairement vers les productions alimentaires ; qu’il s’agisse des dérogations à l’implantation des SIE (surface d’intérêt écologique), qui ne pourront lever faute d’eau, une approche pragmatique et solidaire doit s’imposer.
Des indemnisations à venir ?
Si certains agriculteurs pourront bénéficier d’une indemnisation via les calamités agricoles, ce ne sera pas le cas de ceux qui possèdent des cultures assurables comme les viticulteurs, d’autant plus que seul 30% des agriculteurs en grandes cultures et vignes sont assurés. Ainsi, la FNSEA est pleinement mobilisée pour la mise en place du nouveau dispositif de gestion des risques climatiques dès 2023.
L’appel de Christiane Lambert pour stocker les excédents de pluie
Fin juillet, la présidente de la FNSEA a appelé la France à rattraper son retard quand au stockage de l’eau par rapport aux autres pays européens. « Aujourd’hui on ne stocke que 1.7% d’eau de pluie en France contre 25% en Espagne. Nous n’en faisons pas suffisamment. En France nous avons augmenté de 1% nos réserves d’eau en dix ans et dans le même temps l’Europe les a augmentées de 13 %. On regarde la pluie tomber et s’en aller et on ne stocke pas pour des raisons purement idéologiques et politiques » a-t-elle déclaré.
Dans le Lot nous continuons de travailler sur l’intérêt de créer de nouvelles retenues collinaires, en espérant que la situation dramatique que nous connaissons aujourd’hui permettent une réelle prise de conscience.