• décembre 1, 2022
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Jeune éleveur de veaux sous la mère : Benoît Lafage croît à cette production

Jeune éleveur de veaux sous la mère : Benoît Lafage croît à cette production

Dominique Delmas et Benoît Lafage ont décidé de regrouper leurs exploitations en GAEC

 

Installé en veaux sous la mère, Benoît Lafage a choisi de monter un GAEC avec Dominique Delmas pour mieux partager la charge de travail et renforcer l’autonomie alimentaire du troupeau.

 

Fils d’éleveur de veaux sous la mère à Saint Vincent du pendit, Benoît Lafage a toujours été intéressé par cette production. Il a suivi des études agricoles au CFPPA de Lacapelle-Marival, CAP puis Bac Pro, pour s’est installer en 2014 sur la ferme familiale « c’était une petite exploitation de 26 ha avec une trentaine de vaches Limousines.

Je produisais des veaux de qualité mais dans une étable ancienne avec des équipements rustiques. Je travaillais tout seul avec une forte astreinte car cette production est très exigeante si l’on veut sortir de très bons veaux… »

 

Marché de Saint-Céré

Comme beaucoup d’éleveurs, Benoît Lafage venait régulièrement au marché aux veaux de Saint-Céré pour se tenir informé des cotations, des prix et de l’évolution du marché. Il y a fait la connaissance de Dominique Delmas, le président de la section bovine d’ELVEA, et tous deux ont sympathisé « je lui ai fait part de mes difficultés d’éleveur isolé.

Il m’aurait fallu construire une nouvelle étable et investir lourdement, ce qui paraissait très risqué au regard de ma petite production et du renforcement des contraintes autour de l’élevage. Nous en avons longuement discuté et Dominique Delmas m’a fait remarquer que travailler seul représentait une charge importante et pouvait me dégoûter à terme.

Aussi, lorsque le salarié de Dominique est parti à la retraite, on a réfléchi à un rapprochement des deux exploitations… »

 

Création d’un GAEC

Installé à Séniergues depuis 1996, sur un terroir de causse, Dominique Delmas est passionné de veaux sous la mère et s’investit beaucoup au service de cette filière, au niveau technique comme économique. Il a pris la présidence de la section d’ELVEA, anime le marché de Saint-Céré, et milite pour la pérennité de cette production qui représente aujourd’hui une niche d’excellence dans le monde de l’élevage « notre production répond exactement aux nouvelles attentes de la société, avec une méthode d’élevage naturelle, le respect du bien être des animaux et un veau de haut de gamme à la viande savoureuse.

Mais c’est un travail très exigeant car il faut être avec les animaux en permanence. Je comprends que cette grosse astreinte ne séduise pas les jeunes. Je pense donc que l’avenir est plus que jamais au regroupement pour partager cette charge… »

Un avis totalement partagé par Benoît Lafage qui les amène à constituer un GAEC au 1er janvier 2022.

 

La production de veaux sous la mère nécessite des équipements spécifiques pour soulager le travail

Intérêt pratique

Benoît Lafage souligne « nos deux exploitations sont très complémentaires. On a rapatrié toutes les vaches sur Séniergues, soit un cheptel total de 80 Limousines, car Dominique dispose d’un bâtiment bien équipé avec une salle de tétée cloisonnée et des box aux normes. C’est beaucoup plus pratique pour travailler car on peut faire téter 30 veaux en une heure et demi.

Côté fourrages, on utilise les prairies de Saint Vincent du Pendit pour la production de foin et l’estive. La distance qui sépare nos deux fermes n’est finalement pas un problème. Nous nous organisons pour transférer les matériels et les animaux entre l’une et l’autre.

Ce rapprochement nous permet surtout de rompre la solitude et de renforcer l’autonomie alimentaire du troupeau. C’est un élément déterminant dans la conjoncture actuelle de flambée des prix des intrants qui étrangle les élevages !… »