- mai 24, 2023
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Montcuq : Paul Arnal transforme son blé en pâtes
Installé avec son père sur une exploitation de cultures végétales, Paul Arnal a monté un atelier de valorisation de son blé en le transformant en pâtes alimentaires à la ferme puis en les commercialisant directement. Plusieurs magasins locaux proposent désormais ces Patapaul.
Après un BTS agricole au lycée d’Auzeville, Paul Arnal souhaitait revenir sur la ferme familiale à Montcuq. Mais l’exploitation étant trop petite pour rémunérer deux actifs, il fallait trouver un atelier complémentaire capable de valoriser ses cultures « je voulais créer un atelier de transformation pour vendre moi-même en direct et être au contact de la clientèle. Mais il fallait imaginer un projet original qui puisse rencontrer la demande des consommateurs locaux. J’avais vu la transformation du blé en pâtes à Auzeville, alors j’ai choisi cet atelier… »
Installation
Paul Arnal a travaillé le projet pendant deux ans, la culture du blé dur étant la partie la plus facile sur l’exploitation. La ferme est certifiée Haute Valeur Environnementale niveau 3 et il cultive son blé sur ses terres de plateaux avec des rendements faibles de l’ordre de 25 quintaux/ha mais une haute qualité des grains. La partie transformation fut plus délicate comme il le souligne «j’ai pris de nombreux contacts pour choisir la machine qui fabrique les pâtes. C’est un matériel assez sophistiqué qui intègre un préséchoir pour fixer la couleur puis un séchoir pour sécher les pâtes pendant 24 heures à très basse température afin de conserver toute leur valeur nutritionnelle. Car je voulais un produit de très haute qualité pour me démarquer sur le marché très concurrentiel des pâtes… » Il achète finalement une machine de fabrication Italienne ainsi qu’une ensacheuse pour conditionner ses pâtes. Son projet d’installation se réalise début 2022, il bénéficie de la DJA et d’un prêt bancaire, ainsi que d’une aide de la région pour son atelier innovant.
Qualité locale
Très attaché à la qualité et à l’origine de son produit, Paul Arnal insiste « mes pâtes sont totalement naturelles, juste de la farine de blé et de l’eau, sans additif ni aucun adjuvant. De plus, j’ai voulu que tous les prestataires soient Lotois, le meunier, M Thamié de Marcilhac, le fabricant de sachets Cadurcien, ainsi que celui des étiquettes… C’est donc une production 100 % locale qui a un coût carbone minimal et respecte l’environnement grâce à notre culture de blé à Haute Valeur Environnementale, c’est à dire avec un minimum d’intrants… » De même, il les commercialise en direct en allant voir tous les magasins locaux « j’ai pris contact avec beaucoup de distributeurs locaux sur Cahors, Figeac, Gourdon, Prayssac, Caussade, Moissac… des magasins artisanaux, de producteurs, ou des grandes enseignes comme Carrefour, Intermarché. J’ai été bien accueilli et j’ai déjà un réseau de 25 magasins qui distribuent mes pâtes. Je suis également rentré dans la restauration collective grâce au Drive fermier « Mangez Lotois » qui me permet de livrer certains collèges.
C’est un débouché intéressant qui se développe… » Au bout d’un an d’activité, il se dit satisfait des résultats de cet atelier pâtes qui lui permet d’écouler la production de ses 15 ha de blé dur « je livre moi-même dans les magasins et j’ai un retour direct sur la qualité et la vision de mes pâtes. C’est aussi cela qui me plaît, de pouvoir valoriser mon produit en connaissant le ressenti des consommateurs. Je produits des coquillettes, des nouilles, des tortis et des tagliatelles. J’en ai fait 10 tonnes la première année mais le volume va augmenter au fur et à mesure du développement de la vente. Je commence à être connu y compris auprès des restaurateurs et de la gastronomie locale… »