• novembre 22, 2023
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Agri Solidarité Lot, Agriculteurs fragilisés : détecter pour accompagner

Agri Solidarité Lot, Agriculteurs fragilisés : détecter pour accompagner

L’association « Agri Solidarité Lot » a reçu le coordinateur national « mal être », Olivier Damaisin, pour lui présenter le travail réalisé afin de détecter les exploitations fragilisées et le mal être des agriculteurs. L’association œuvre au quotidien à résoudre les problèmes économiques des agriculteurs.

 

Constituée en 2011 par les organisations agricoles Lotoises, l’association AgriSolidarité, présidée par Alain Lafragette, travaille au quotidien à détecter les situations économiques difficiles au niveau des exploitants agricoles du département. Par ailleurs, elle est membre du comité départemental« mal être » et a accueilli le mardi 31 octobre le coordinateur national interministériel, Olivier Damaisin, ainsi que la Préfète du Lot, pour une rencontre destinée à faire le point sur le mal être des agriculteurs. En effet, la profession est aujourd’hui soumise à des problèmes qui se cumulent, des sinistres climatiques (gel, grêle, tempête, sécheresse…) aux crises économiques (viticulture, noix…) dues à la flambée des charges et au manque de prix rémunérateurs. Les agriculteurs évoluent sur des fermes avec des contraintes croissantes tant au niveau environnemental qu’administratif, et ont du mal à faire face à cette montagne d’obligations.

 

Visites d’exploitations

L’association a tenu à faire toucher ces réalités du doigt au coordinateur Olivier Damaisin, en lui faisant rencontrer deux exploitants. Il s’est d’abord rendu chez Eric Boudet, vigneron à Balaye, pour comprendre le désarroi du vigneron dont la culture est sinistrée depuis plusieurs années par les gels de printemps et les orages de grêle. Le déficit chronique de production fragilise la viabilité même de cette exploitation viticole, un cas malheureusement non isolé qui génère une grande angoisse chez de nombreux vignerons. Le groupe s’est ensuite rendu chez Christelle Grialou, éleveuse laitière à Saint Martin le Redon, pour comprendre les difficultés de gestion de la ferme, surcharge administrative, dégâts des sangliers aux cultures…Laurent Lafage est également venu présenter les difficultés des producteurs de châtaignes. De retour à la Maison de l’Agriculture à Cahors, la rencontre a continué avec Benoît Labroue qui a expliqué la crise de la noix et le désarroi des producteurs de tout le bassin. Enfin, Julien Vielcazal a abordé l’énorme stress engendré par la présence du loup chez les éleveurs ovins du causse central, un prédateur qui a causé beaucoup de mal être pendant ses dix huit mois de présence.

 

Détecter les difficultés et le mal être

L’association « Agri Solidarité Lot »a ensuite tenu son conseil d’administration en présence d’Olivier Damaisin et de la Préfète. Le CerFrance a présenté quelques indicateurs économiques de filières en difficulté, notamment la viticulture et la nuciculture. Ces éléments ont permis de montrer la forte dégradation des trésoreries de nombreuses exploitations. La MSA et la DDT ont ensuite expliqué le fonctionnement du comité « mal être » Lot et son programme d’actions pour détecter les cas en milieu agricole, formation des sentinelles, repérage des difficultés, plan d’actions… Christophe Roger a alors présenté de façon anonyme quelques situations de profils d’agriculteurs accompagnés par « Agri Solidarité Lot », et les différentes solutions proposées pour rétablir leur équilibre. Le président, Alain Lafragette, a insisté sur la nécessité de détecter les agriculteurs en difficulté le plus en amont possible car cela permet d’augmenter les chances de résolution positive. Il a rappelé que l’isolement reste la première cause de ce mal être, d’où le rôle fondamental des sentinelles présentes partout sur le territoire. Actuellement, la multiplication des cas d’agriculteurs en difficulté accroît nettement le travail de l’association. Les organisations agricoles membres ont déjà augmenté leurs cotisations participatives mais cela ne suffit pas. L’association demande un financement public supplémentaire afin de pouvoir payer un animateur à temps plein pour répondre à l’augmentation d’activité.