- novembre 28, 2023
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Crise viticole : Les vignerons tirent la sonnette d’alarme !
Responsables viticoles, Préfecture, Parlementaires, ComCom, Fdsea, Ja et élus Chambre se sont retrouvés le 17 novembre à Cahors pour faire le bilan de la situation de crise à l’issue des vendanges 2023, et demander un plan d’aide d’urgence.
Les syndicats viticoles et la Fdsea ont réuni tous les responsables professionnels et les personnalités pour dresser le bilan de cette saison particulièrement catastrophique. Une météo printanière exceptionnellement humide, suivie d’une canicule sévère, ont provoqué des pertes records de rendements, entre 50 et 100 %. La profession a fait ses comptes à l’issue des vendanges et estime le taux moyen de perte global à 75 % aussi bien en vin AOP Cahors qu’en vin des Côtes du Lot. C’est l’un des rendements historiques les plus bas avec la partie Est du vignoble la plus touchée entre Mercuès et Anglars-Juillac. Les vignerons ont exprimé leur colère vis à vis de l’administration car ceux qui sont en bio ou en démarche HVE n’ont pas eu le droit d’utiliser des produits phyto curatifs qui auraient été efficaces pour stopper le mildiou. Pourtant, à la fin de la saison, l’administration a révélé que la législation prévoyait des dérogations possibles pour les utiliser mais personne ne s’en était aperçu ! Une défaillance qui va coûter très cher, les pertes globales étant estimées à 17 millions d’euros sur notre vignoble !
Assurance inopérante
Les responsables viticoles ont affirmé que le nouveau système assurantiel est pertinent mais inopérant à cause du calcul des années de référence qui intègre trop d’années sinistrées et fait baisser les rendements. Le seuil de déclenchement étant trop bas, l’intérêt de payer une assurance récolte très chère disparaît ! D’ailleurs, le mildiou n’est pas considéré comme un risque assurable puisqu’il est sensé être maîtrisé par les traitements phyto. La profession a profité de cette rencontre pour alerter la Préfète sur le découragement de nombreux vignerons qui ne travaillent plus leurs vignes, les fermages qui sont abandonnés, avec tous les risques sanitaires et humains qui en découlent. Ce phénomène est encore accentué par le vieillissement des viticulteurs et des vignes qui nécessiterait au contraire un élan de renouvellement et de rajeunissement.
Mesures d’urgence
L’administration a lancé la procédure de dégrèvement de la taxe foncière, mais les syndicats viticoles soulignent l’iniquité au sein de notre région ! Et cette mesure ne représente qu’une infime partie de la perte enregistrée. Ils ont également abordé l’idée de la distillation de crise pour assainir le marché du vin rouge qui est particulièrement atone. Mais le financement reste à trouver au niveau national. Par ailleurs, le Ministère de l’Agriculture a annoncé un plan exceptionnel d’aide de 20 millions d’euros pour toute la viticulture Française, mais rapporté au vignoble Lotois, cette somme apparaît dérisoire ! Dans cette urgence, les parlementaires vont maintenant demander un rendez-vous avec le Ministre de l’agriculture dans le but d’obtenir des solutions à court terme au vu de l’urgence de la situation. En fin de réunion, la profession a insisté sur la nécessité d’encourager les vignerons à remettre en production au printemps 2024 pour limiter au maximum la déprise. Elle réclame donc des mesures plus ambitieuses capables de redonner l’espoir à des vignerons aujourd’hui découragés.
Contact : Julien BENIER 06.25.76.26.45.