- décembre 11, 2023
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Session Chambre d’agriculture : Gestion de l’eau et développement des énergies renouvelables
De g. à d. Alain Lafragette, Claire Raulin (Préfète du Lot), Christophe Canal et Laurent Magot
Les membres de la Chambre d’agriculture étaient réunis en session le 21 novembre à Cahors en présence de la Préfète du Lot, Claire Raulin. Ils lui ont rappelé les problèmes de retard de l’administration et les besoins professionnels en matière de gestion de l’irrigation et de développement des énergies renouvelables.
A l’issue d’une semaine de manifestations syndicales intenses exprimant le ras le bol des agriculteurs Lotois, cette session se tenait sur fond de grogne que le président de la Chambre Christophe Canal soulignait auprès de la Préfète « on marche sur la tête avec trop de complexité administrative, de contraintes qui se surajoutent, de retards de paiement des aides, de retards de traitement des dossiers…même l’administration ne suit plus ! Tout cela décourage les agriculteurs qui finissent par décrocher !… »
Plusieurs responsables professionnels insistaient sur la multiplication des défis à relever, l’adaptation au changement climatique, la lutte contre les épizooties (Influenza aviaire, FCO, MHE…), l’intégration croissante des contraintes administratives… Ils réclamaient des pouvoirs publics une pause mais aussi une meilleure écoute et un accompagnement plus proche des agriculteurs pour les aider à assumer tous ces défis qui se cumulent. Le versement des aides en temps et en heure ainsi que des délais raisonnables de traitement des dossiers seraient vraiment les bienvenus !
Budgets
La Chambre d’agriculture présentait ensuite son budget initial 2024 avec un déficit prévu à 113 000 €. Elle espère pouvoir maintenir ses recettes avec une stabilisation des rentrées fiscales et des financements publics sur appels à projet et Casdar. Elle poursuivra son effort de prestations de services auprès des agriculteurs et des collectivités territoriales, poste qui représente aujourd’hui la première place dans ses recettes. L’assemblée votait ensuite une augmentation de 3 % des tarifs pour 2024, un chiffre contenu en deçà de l’inflation. Le directeur rappelait que la mobilisation de l’établissement a permis d’augmenter l’activité de 1 million d’euros depuis trois ans, essentiellement sur l’offre de prestations et la réponse aux appels à projets. Des recettes supplémentaires qui vont permettre d’autofinancer la rénovation énergétique complète du siège à Cahors. Les membres l’ont votée pour une somme de 2,2 millions d’euros, les travaux commençant au printemps 2024.
Les membres de la Chambre ont débattu sur les sujets d’actualité
Gestion de l’eau
Sylvie Rauffet et Christelle Lacombe présentaient les missions de l’établissement consulaire au niveau de la gestion quantitative de l’eau. Les volumes prélevables pour l’irrigation restent un point d’achoppement, le renouvellement de l’autorisation par l’administration prévoyant une baisse de 3,4 millions de m³ sur le bassin du Lot. La profession critique cette mesure en rappelant que la multiplication des sécheresses exige au contraire une politique de stockage et de mobilisation de l’eau plus ambitieuse. La préfète répondait que les volumes validés sont tout de même supérieurs aux utilisations réelles des irrigants et que la rivière lot était passée tout près de restrictions cet automne. La Frsea a néanmoins déposé un recours gracieux contre cette baisse des volumes prélevables. Les membres adoptaient alors plusieurs motions pour demander la relance des projets de création de retenues collectives, le maintien des volumes prélevables antérieurs et des tarifs préférentiels pour les prélèvements. Par ailleurs, les services de la Chambre travaillent également sur le programme expérimental de curage des plans d’eau ainsi que sur l’abreuvement des animaux avec une enquête de diagnostic des usages (programme EC’eau).
Énergies renouvelables
Martial Brouqui et Pierre Henry Mons présentaient ensuite les actions menées pour sensibiliser les agriculteurs aux économies d’énergie et au développement des énergies renouvelables sur les fermes (méthanisation, solaire thermique, photovoltaïque). Si le photovoltaïque sur toiture fait l’unanimité, le débat s’engageait sur les panneaux agrivoltaïques au sol en complément des activités agricoles. Les professionnels souhaitent que ces projets priorisent clairement la production agricole et imposent un principe de compensation suffisant à payer aux agriculteurs par les constructeurs de ces centrales. L’État a d’ailleurs lancé l’identification des zones d’accélération du développement des énergies renouvelables en partenariat avec les communes, un document que la profession veut voir de près pour vérifier sa compatibilité avec la doctrine du monde agricole. La Préfète concluait la session en réaffirmant que les pouvoirs publics restent en soutien de l’agriculture et sont présents en période de crise, ce qui est louable. Elle encourageait la profession à continuer de préparer l’avenir en étroite concertation avec la DDT.