• février 1, 2024
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Bilan de saison melon 2023 !

Bilan de saison melon 2023 !

2023 ! Encore une campagne très atypique… L’année la plus chaude depuis l’ère préindustrielle … Pour notre bassin de production, moins chaude que 2022, mais plus humide !

 

Les rendements sont corrects et sont très différents d’une parcelle à l’autre. Les écarts entre les chiffres d’affaire sont encore plus importants, surtout pour les producteurs qui n’avaient plus de melons en arrière-saison. Pour les bio-agresseurs, l’année 2023 est caractérisée par

• Des symptômes de bactériose dès les baisses de températures.

• Des symptômes d’oïdium à partir du mois d’août avec des observations sur des variétés pourtant porteuses d’une bonne résistance intermédiaire (variétés IR Px 1.2.3.5.3-5).

• Un développement important de l’anthracnose (Gloeosporium orbiculare)

• Des pourritures de fruits : didymella

• Des présences de taupins sur fruits.

Pour la bactériose, des symptômes sont visibles dès les baisses de températures de printemps. Des symptômes sur fruits, avec de faibles fréquences et intensités peuvent être relevés. Des différences de sensibilité entre variétés sont observées. Une variété peut être sensible sur feuilles, sur fruits ou les deux.

 

Photos bactériose sur feuilles et fruits CEFEL et CA82

 

Pour l’oïdium, les symptômes sont visibles dès la fin du mois de juillet, avec des présences sur des variétés à bon comportement oïdium. Les fréquences et intensités sont variables entre variétés et entre parcelles. Les applications de soufre demeurent la meilleure prévention contre l’oïdium, il faut améliorer les conditions d’applications en mouillant bien le feuillage. A noter, mais pas d’informations officielles, qu’il y a des évolutions des races d’oïdium avec apparition de 2 nouvelles races. Ceci pourrait expliquer la présence du bioagresseur sur des variétés à bon comportement. A suivre !

 

Photo oïdium

 

Pour l’anthracnose, un seul cas avait été identifié en 2022, sur une parcelle avec une forte sur irrigation pendant les périodes très chaudes. Suite aux orages de juin, d’autres cas ont été observés en 2023 (parcelles avec fortes pluviométries pendant les périodes orageuses), avec des dégâts jusqu’à plus de 80 % sur fruits. En arrière-saison, des symptômes sur fruits ont été observés sur tous les secteurs et sur de nombreuses parcelles avec des fréquences limitées. Ce bioagresseur est un champignon favorisé par des périodes chaudes et humides, météo rencontrée en 2023. Nous pouvons également penser que le fait de ne plus utiliser le mancozèbe, substance active qui disposait d’un spectre large, est aussi un des facteurs responsable du développement de ce parasite.

Photos CA82 et LDA 33 (feuille)

 

Pour les pourritures de fruits, une recrudescence de didymella sur collets et fruits est observée. La présence sur collet : nécrose sans flétrissement de plante peut être aussi due à la présence de macrophomina. Ces deux bioagresseurs sont plutôt présents lors de saisons plutôt chaudes.

 

Photos didymella sur collet et fruits

 

Pour les autres maladies, la fusariose a refait une apparition sur des parcelles d’arrière-saison. La verticilliose a elle été peu présente. Pour le mildiou : toujours présent mais avec des intensités et des fréquences faibles en règle générale. Pour les ravageurs, les pressions de pucerons et de chenilles phytophages ont été dans la normale.

Des pucerons peuvent être observés sur des variétés avec le gène Ag. Des prélèvements de pucerons ont été faits lors de la campagne 2023 et analysés par l’INRAE, deux clones d’aphis gossypii sont présents sur le bassin sud-ouest ; ce qui pourrait expliquer que de faibles foyers peuvent être observés sur des variétés Ag.

Pour les chenilles phytophages, des symptômes différents peuvent être observés : trous dans les fruits, dus aux pyrales ou sésamies ou des phénomènes de « broutage » d’écorce surement dus à des chenilles de type héliothis.

Les taupins sont présents dés les premières récoltes et créent toujours des dégâts sur fruits. Aucune solution n’est trouvée pour lutter contre ce ravageur ! Les virus ont été aussi plus présents en 2023 avec identification par l’INRAE de CMV et WMV. Un cas de ZYMV a été identifié. De nombreuses questions sont encore sans réponse et mériteraient des recherches plus fondamentales sur la biologie et l’évolution des pathogènes : bactériose, mildiou, fusariose, oïdium. Vous trouverez tous les renseignements sur les BSV et des informations sur les différents moyens de luttes sur le Bulletin Chambre d’agriculture avec toute l’actualité règlementaire.

 

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