• février 20, 2024
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Union d’ASA : Un projet de centrales photovoltaïques flottantes sur les lacs

Union d’ASA : Un projet de centrales photovoltaïques flottantes sur les lacs

Confrontée à la forte volatilité des tarifs de l’électricité, les ASA réfléchissent à les stabiliser en devenant productrices, pourquoi pas grâce à des centrales solaires de panneaux photovoltaïques installés sur leurs lacs d’irrigation. 

 

L’union d’ASA tenait son assemblée générale le 26 janvier à Bagnac-sur-Célé. Son président, Jean-Marie Laporte, avait invité le président du Conseil Départemental, Serge Rigal, et celui de la Fédération Départementale d’électrification, Jean-Claude Bessou, pour parler de l’utilisation de l’eau mais aussi de la production d’énergie renouvelable. En effet, les ASA sont de grosses consommatrices d’électricité et leurs tarifs d’approvisionnement ont doublé sur 2023. Pourtant, elles s’estiment heureuses car les prévisions initiales annonçaient une multiplication par quatre, ce qui aurait rendu l’irrigation impossible ! Heureusement, la négociation de leur contrat groupé et leur éligibilité au système d’amortisseur national, ainsi que la pluviométrie favorable de l’été 2023, ont permis de limiter les coûts énergétiques. Pour 2024, les prévisions sont meilleures avec un retour à des tarifs moindres du niveau de 2021. Malgré tout, cet épisode a traumatisé les responsables qui ont touché du doigt la volatilité et la vulnérabilité de leurs coûts énergétiques.

 

Panneaux flottants 

Régulièrement démarchée par des développeurs, l’Uasa s’est donc rapprochée de la Fédération départementale d’électrification (FDEL) et de sa SEM (Société d’Économie Mixte) « Lot énergie nouvelle » qui accompagne les porteurs de projets sur les énergies renouvelables, particulièrement le photovoltaïque. Cette nouvelle structure, créée en 2022 par la FDEL et le Conseil Départemental, a pour vocation d’aider les collectivités locales à maîtriser ces projets photovoltaïques afin de conserver un maximum de valeur ajoutée sur notre territoire. Chaque projet reste ainsi sous le contrôle d’une société regroupant la collectivité concernée et les citoyens intéressés. L’Uasa a sollicité la SEM « Lot énergie nouvelle » pour étudier l’implantation de panneaux flottants sur les lacs d’irrigation du département. Cette technologie qui commence à se déployer est déjà connue. Ces centrales flottantes permettraient de contractualiser et donc de stabiliser le prix de l’électricité sur une longue période de vingt ans ou plus.

 

Une activité soutenue 

Sylvain Vermande présentait le rapport d’activité de l’année écoulée, et informait l’assemblée de l’embauche de Baptiste Madelmont pour renforcer l’équipe de l’Uasa. L’Union a poursuivi son travail d’appui aux réseaux d’irrigation, notamment les audit-diagnostics pour permettre la modernisation des installations (stations de pompage et réseau) en vue de réaliser des économies d’eau et d’énergie. Elle a aussi participé à la création régionale du suivi de sécurité des ouvrages hydrauliques, et à l’identification des sites C3 (ex tarifs verts) pouvant être basculés en C4 (ex tarifs jaune > 36 kva), ce qui permet à certaines ASA de prétendre à l’accès aux transformateurs publics gérés par Enedis. l’Union a également organisé la commande groupée de compteurs et mis en place une plateforme cartographique sur application smartphone. Elle participe aussi à la création des réseaux locaux de stations météo avec l’acquisition d’équipements comme les sondes tensiométriques pour piloter l’irrigation. Enfin, elle a poursuivi l’extension de la mise à disposition de l’eau pour la défense incendie que pratiquent déjà huit ASA, un service en phase d’étude pour les ASA de Martel et Laméjoul.

 

Taxes et volumes 

Les responsables de l’Union avaient demandé et obtenu l’exonération de la TICFE (taxe intérieure sur la consommation d’électricité), ce qui représentait un montant important. Il va falloir renouveler cette demande pour 2024. Parallèlement, les ASA sont éligibles à l’amortisseur électricité depuis fin 2022 et au guichet d’aide, mais celui-ci ne concerne que celles qui ont des prix supérieurs à 180 €/Mwh. Pour ce qui concerne la disponibilité de l’eau, Jean-Marie Laporte rappelait la nécessité de la stocker en hiver pour en disposer durant la saison estivale d’irrigation. Il appelait donc les pouvoirs publics à encourager la création de nouvelles retenues. Sylvie Rauffet, représentant la Chambre d’agriculture gestionnaire de l’OU Lot, soulignait la baisse des volumes prélevables programmée par l’administration, en contestant cette orientation et en précisant que la Chambre, l’UASA et le syndicat vont faire un recours contentieux contre cette décision. Serge Rigal concluait les travaux en insistant sur l’importance majeure de l’eau aussi bien pour le réseau d’eau potable que pour l’irrigation des cultures.