• mai 2, 2024
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Bovin : Prévenir la tuberculose bovine dans mon élevage

Bovin : Prévenir la tuberculose bovine dans mon élevage

La tuberculose bovine est une maladie animale transmissible à l’homme (zoonose) causée par la bactérie Mycobacterium bovis (M. bovis). Cette bactérie peut infecter de nombreuses espèces animales, à la fois domestiques (principalement les bovins) et sauvages (notamment les cervidés, sangliers ou blaireaux). La tuberculose se transmet surtout par voie respiratoire, mais dans le cas des animaux sauvages, la transmission par voie orale, c’est-à-dire par ingestion d’aliments ou d’eau contaminée, tient certainement une place importante. 

 

La France est déclarée officiellement indemne de tuberculose bovine depuis 2001. La surveillance de la tuberculose bovine vise à démontrer le maintien de ce statut d’une part et à éradiquer la maladie in fine par la détection et gestion des foyers de tuberculose bovine d’autre part. Les bovins domestiques représentent le principal réservoir de l’infection à M. bovis, c’est-à-dire que la maladie se transmet d’abord et avant tout entre bovins. Cependant, des animaux sauvages comme notamment les sangliers, les blaireaux et les cerfs (en ce qui concerne la France), peuvent s’infecter et jouer le rôle d’hôtes de liaison, voire de réservoirs susceptibles de contaminer à leur tour les élevages. De ce fait, une surveillance de la faune sauvage est effectuée afin d’évaluer la présence de l’infection et l’efficacité des mesures de lutte qui visent à éviter que l’infection ne se maintienne dans ces populations, comme cela a pu être observé dans d’autres pays (chez le Blaireau en Grande-Bretagne et le Sanglier en Espagne) et en France dans la forêt de Brotonne (chez les cerfs et les sangliers).

 

Le dispositif SYLVATUB 

La Direction générale de l’alimentation (DGAl) du ministère en charge de l’Agriculture en lien avec les parties prenantes (DDecPP, FDC-FNC, ONCFS, Adilva, Anses) a créé en septembre 2011 un dispositif national de surveillance de la tuberculose bovine dans la faune sauvage non captive, nommée Sylvatub (Rivière et al.). Les données de Sylvatub permettent in fine d’affiner les connaissances scientifiques sur le rôle épidémiologique des espèces sensibles et d’aider les autorités sanitaires à mettre en œuvre des mesures de lutte adéquates tant dans la faune sauvage que pour la sécurisation des élevages. Pour cela, le dispositif s’appuie sur une combinaison de plusieurs modalités de surveillance événementielles et programmées chez les cerfs, chevreuils, sangliers et blaireaux, qui sont appliquées selon des niveaux de surveillance de chaque département. Source : Plate Forme ESA Sylvatub : niveaux de surveillance par département au 1er mars 2023.

 

Pour le département du Lot 

Le fait qu’il a été mis en évidence des foyers de tuberculose bovine dans la faune sauvage, en Dordogne depuis 2010, en zone frontalière avec le département du Lot, avec concomitamment l’augmentation des foyers bovins, a conduit la DDETSPP du Lot à maintenir au travers du dispositif SYLVATUB instauré depuis 2013, un programme de surveillance de cette maladie chez les blaireaux, dans les zones limitrophes des foyers de Dordogne et dans les communes concernées suite aux foyers du Lot, afin de mettre en évidence une éventuelle contamination de la faune sauvage et de poursuivre la surveillance et la prévention de la tuberculose bovine. En 2014, la commission nationale SYLVATUB a classé le département du Lot en niveau 3, permettant la mise en place de mesures de surveillance renforcée dans la faune sauvage ; cette surveillance est maintenue à un niveau 3 pour le département en 2024. L’échantillonnage pour l’année 2024 est fixé à 10 prélèvements de blaireaux en vue d’analyses uniquement dans la zone dite « infectée ». La surveillance programmée en zone dite « tampon » est arrêtée pour être remplacée par la surveillance évènementielle renforcée. Ainsi, aucun prélèvement par piégeage ou par tir ne sera effectué en zone tampon, la surveillance sera réalisée dans cette zone seulement par la collecte de cadavres de blaireaux aux bords des routes.

Source : Arrêté préfectoral Prophylaxie 2024 DDETSPP 46