- décembre 15, 2024
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Plan d’arrachage des vignes : 746 hectares revendiqués sur le Lot
FranceAgriMer a recensé 102 vignerons qui ont déposé des demandes d’aides pour l’arrachage de 746 hectares de vignes sur le Lot.
Sur ce total, on note que 185 hectares font l’objet d’un arrachage intégral mettant le casier viticole à zéro. Une dizaine de vignerons sont concernés et envisagent donc de cesser la viticulture. C’est finalement une faible proportion (environ 10 %) des demandeurs, ce qui montre que les vignerons Lotois veulent très majoritairement poursuivre cette culture et rester dans la production de vin. Les autres 90 % sont donc des vignerons qui arrachent partiellement pour restructurer leurs vignobles.
Le président du syndicat de défense du vin de Cahors, Nicolas Fournié, souligne « les dossiers de demande d’arrachage ont été bien menés grâce au travail assidu de notre personnel et des douanes. Globalement, le résultat montre que les vignerons veulent continuer le métier, se séparant majoritairement des vignes à faible potentiel, gélives et en bout de course, ce qui redonne de l’espoir. Les arrachages vont maintenant débuter et les entreprises de travaux agricoles entrer en action. Mais que faire de tous ces ceps qui constituent énormément de bois ? Nous avons rencontré la préfète pour lui demander de prendre un arrêté autorisant leur brûlage afin de prévenir les riverains. Nous en avons profité pour redemander le déblocage d’un fond d’urgence destiné à venir en aide aux vignerons sinistrés. Il reste de l’argent sur le dispositif national Ukraine et nous pourrions l’utiliser à cette fin. La préfète va en faire la demande au niveau national. Quant à nous, il faut maintenant avancer et préparer une carte réactualisée du vignoble, en réfléchissant aux cultures à implanter sur ces parcelles de vignes arrachées… »
Le président des vins IGP Côtes du Lot, David Girard, précise « nous allons également restructurer la promotion de nos vins autour d’une interprofession unique, l’UIVCCL (Union Interprofessionnelle des Vins de Cahors et des Côtes du Lot) qui entrera en fonction en janvier 2025. On espère ainsi relancer une promotion plus efficace et avoir une meilleure visibilité pour nos vins sur un marché aujourd’hui difficile. L’arrachage des 746 ha de vignes devrait représenter environ 20 000 hl de moins, permettant d’assainir le marché et de nous rendre plus compétitif… »
Soutien des communautés des communes
Convention de partenariat entre la CCVLV et L’UIVCFace à la crise profonde que traverse la viticulture, les collectivités territoriales ont décidé de les aider à traverser cette période difficile. Elles s’engagent dans des conventions de partenariat pour permettre à l’interprofession viticole d’assumer sa restructuration et de préparer l’avenir. Les trois communautés des communes concernées sont la CCVLV (Communauté des communes de la vallée du Lot et du vignoble), la Comcom du Quercy Blanc et la ComCom du Grand Cahors. Le vignoble est en effet situé sur ces trois entités. La première à signer le 28 novembre est la CCVLV dont le président Serge Bladinières souligne « la viticulture est indispensable à notre territoire qu’elle façonne depuis toujours et auquel elle a apporté beaucoup de richesse. Il est normal que la collectivité lui vienne en aide pour traverser cette grave crise. Nous nous engageons sur une convention de 150 000 € par an sur trois années. C’est un effort important et je remercie la confiance de tous nos élus qui ont voté cette solidarité…». Au niveau de l’interprofession viticole, Cédric Tannières (représentant du négoce) et Sébastien Sigaud (représentant des producteurs) précisent « nous remercions sincèrement ces collectivités pour leur soutien vital. Notre objectif est de constituer une interprofession unique (UIVCCL) dès 2025 et de travailler à la restructuration du vignoble pour lui assurer un avenir. Avec le concours de la Chambre d’agriculture, et de son directeur, Laurent Magot, manager de transition, nous travaillons à la partie technique, repositionnement du vignoble, moyens de lutte contre les aléas climatiques, choix des nouveaux cépages… Et avec l’Office de Tourisme du pays de Cahors, nous allons pouvoir élaborer un nouveau programme de promotion notamment à l’export en étroit partenariat avec le négoce. Ces aides arrivent donc au bon moment pour redonner du souffle et de l’espoir aux viticulteurs comme aux négociants en vins… ».
Les communauté de communes de Cauvaldor et Grand Figeac vont également être sollicitées car il y a les vignobles de Rocamadour et Cotes du Lot qu’il ne faut pas oublier. La réflexion se poursuit avec le Conseil Départemental pour pointer les investissements « adaptation au changement climatique » qu’il pourra subventionner spécifiquement pour les agriculteurs.