- décembre 27, 2024
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Grandes cultures bio : Stabilisation des marchés
Une nouvelle fois, les chambres d’agriculture du Tarn-et-Garonne et du Lot se sont associées pour organiser une réunion d’information et d’échanges dédiée aux grandes cultures bio. Animée par les conseillères en agriculture biologique, respectivement Anne-Charlotte Penas et Georgia Saunders, cette rencontre s’est déroulée le mardi 12 novembre, à la salle des fêtes de Saint-Laurent-Lolmie, suivie d’une visite de terrain à Tréjouls.
Dans l’objectif de délivrer aux agriculteurs participants les dernières données du marché des grandes cultures bio, les organisatrices avaient convié Marianne Sanlaville de La Coopération Agricole Occitanie. Cette dernière est revenue sur les évolutions du marché bio français, de sa chute à partir de 2021 aux premiers signaux positifs de 2023 pour en venir à la situation présente. Au premier semestre 2024, une reprise de la consommation en valeur a été enregistrée dans les magasin spécialisés, tandis que les baisses se poursuivent en GMS (qui représentent encore 50% des parts de marché) mais s’avèrent moins marquées sur les marques de distributeurs. « Ce qui croit, c’est la vente directe. » a-t-elle précisé pour ce marché de l’alimentation humaine.
Pour les grandes cultures bio, 60 % de la consommation est réalisée par le marché de la nutrition animale. La consommation a chuté par ricochet au contexte de crise qu’ont traversé les filières d’élevage bio. Toutefois, sur ce marché également, une reprise se manifeste.
De nouvelles régions productrices
Toutes filières confondues, le nombre de producteurs bio poursuit son augmentation, (mais absence de données sur les surfaces). Au sein des filières bio, en grandes cultures, les déconversions restent assez fortes : « Sur 2024 a priori, le solde de producteurs devrait être négatif au national pour la 2ème année consécutive. » La région Occitanie occupe le premier rang avec 21% des surfaces et 22% des producteurs. En 2024, le Tarn-et-Garonne a enregistré 7 nouveaux producteurs et 3 déconversions, le Lot 10 nouveaux et une déconversion. L’intervenante a attiré l’attention sur l’arrivée de nouvelles régions productrices aux structures d’exploitations différentes et aux contraintes moindres, laissant craindre un risque de concurrence avec l’Occitanie où les grandes cultures bio répondent à un objectif de recherche de valeur.
Une collecte 2024/2025 impactée surtout par la baisse des surfaces en Occitanie
Sur la base du bilan des récoltes d’été et de l’estimation des récoltes d’automne reposant sur une enquête de collecte de La Coopération Agricole, l’année 2024 comme on pouvait s’y attendre n’est pas une bonne année. La collecte de blé par exemple enregistre en Occitanie une chute de 70%. Sur le total des espèces, la baisse est de 46%, davantage due à la baisse des surfaces qu’à l’effet du rendement, les surfaces en herbe (luzerne, coriandre) s’étant fortement développées en Occitanie.
Les bilans nationaux de fin de campagne 2024/2025 permettent d’estimer une utilisation du blé tendre par la meunerie stable et une utilisation par les fabricants d’aliments du bétail encore en baisse à 1%. Quant aux stocks de blé, ils sont très bas.
Préconisations d’emblavement 2025 pour l’Occitanie
« On est à la stabilisation ! » Pour l’alimentation humaine comme pour l’alimentation animale, espèce par espèce, elle a donné les perspectives pour 2025 : culture à développer, à maintenir ou à diminuer, en fonction des besoins du marché : à la hausse, équilibré ou encombré.
Un contexte qu’elle a résumé ainsi : un marché bio de l’alimentation humaine en cours de stabilisation ; une année 2024 déficitaire en grandes cultures bio ; un assainissement des stocks pour 2025 ; des cours des grandes cultures bio à la hausse. Elle a attiré l’attention sur les difficultés rencontrées par les outils régionaux en raison du manque de volume.
Dominique Forneris (©AA82)
Les actions d’accompagnement des filières grandes cultures bio
- Action filière brassicole régionale
- Action filière blé-farine-pain bio régional
- Etude sur l’avenir de la filière grandes cultures bio en Occitanie
- Action semences bio pour maintenir un pool d’agriculteurs multiplicateurs en région
A l’issue de la réunion en salle, les participants ont été invités à se rendre sur une parcelle du GAEC ARBOREALE à Tréjouls. Les associés, Léo Bergonzat et Bastien Charbonnel, ont présenté leur couvert composé de phacélie, niger, trèfle, radis, motarde, implanté sur un précédent de pois chiche à 10kg/ha pour un coût de 40/45 euros/ha. La parcelle est destinée à la culture de la chia, une première pour eux.