Journée pédagogique : Apprendre à interpréter la structure du sol pour adapter les pratiques

Une journée sur l’interprétation de la structure des sols, animée par le pédologue Pierre Malié, a été organisée par la Chambre d’Agriculture du Lot, le 19 décembre, sur trois fermes de la vallée de la Dordogne. L’objectif était d’apprendre aux agriculteurs à déchiffrer et interpréter l’état structurel de leurs sols en vue de mettre en œuvre les meilleures pratiques de production.

La connaissance fine des sols et la compréhension de leur structure est un point important pour adapter le travail du sol, c’est aussi le point le plus important pour les agriculteurs qui souhaitent réduire, voire supprimer le travail du sol et s’orienter vers le semis direct et les techniques d’agriculture de conservation des sols. Cette démarche ne peut en effet pleinement réussir qu’avec un excellent état structurel du sol, que l’on retrouve par exemple dans les sols de prairie non travaillés depuis des années. Dans les sols régulièrement travaillés, selon leurs caractéristiques physiques, les outils employés et les conditions de travail, les structures du sol peuvent être favorables ou défavorables aux cultures. Une mauvaise structure de sol, en général caractérisée par un sol cloisonné et/ou compacté, pénalisera le bon enracinement.

Visualiser le profil structurel 

Afin de montrer aux participants l’impact des pratiques sur la structure des sols dans différentes situations, plusieurs profils ont été réalisés chez Olivier Roche du GAEC des Ségols à Strenquels, Cédric Bourdie à St Michel de Bannières et Hubert Lamothe à Cavagnac, Dans chaque ferme les pratiques varient, semis direct sous couvert, labour ou travail avec des outils à dents et les parcelles alternent grandes cultures et prairies temporaires, ou bien seulement des grandes cultures, d’autres sont des prairies naturelles.
le pédologue expert Pierre Malié est intervenu, à titre pédagogique, avec la technique d’observation des sol du Mini-Profil 3D au chargeur frontal, permettant une analyse approfondie et détaillée de la structure du sol. L’intérêt de cette méthode réside dans sa capacité à fournir un diagnostic rapide, peu invasif et très informatif sur la structure physique du sol. Elle permet aux agriculteurs et aux techniciens de prendre des décisions éclairées concernant la gestion de leur sol, en particulier en ce qui concerne les problèmes de compaction, de porosité ou de qualité de la couche arable. Elle peut être l’occasion d’une observation collaborative, ce qui peut enrichir les diagnostics grâce à des points de vue multiples et contribuer à améliorer la compréhension globale du comportement du sol.

Intérêt d’une bonne structure du sol 

Cette journée a été l’occasion d’aborder l’agriculture de conservation des sols et le semis direct sous couvert, une manière innovante de cultiver, qui répond entre-autres aux problèmes d’érosion, de respect de la biodiversité des sols ou de limitation des émissions de gaz à effet de serre en agriculture. C’est un levier à l’étude pour s’adapter au changement climatique et baisser les besoins en irrigation en améliorant l’enracinement en profondeur des cultures. Cette technique fonctionne avec des sols fertiles, riches en matière organique et bien structurés verticalement.
Des constats ont pu être dressés, des enseignements tirés et des préconisations effectuées. La Chambre d’agriculture remercie Pierre Malié pour son expertise, Fabien Bouchet-Lannat, chargé de mission en agronomie et Stéphane Martignac conseiller en agronomie de Corrèze. Merci aux agriculteurs pour la pertinence de leurs remarques ainsi qu’à François Labrunie, animateur du GIEE (Accompagner l’autonomie protéique des exploitations de ruminants en vallée Dordogne et Causse) et conseiller climat de la Chambre d’agriculture. En conclusion de la journée, les conseillers déclarent « la santé des sols revient au cœur des préoccupations, c’est une très bonne chose, à nous d’accompagner les agriculteurs pour une montée en compétence… »

Ce tour de champs a été organisé dans le cadre d’une action en lien avec le groupe GIEE (Accompagner l’autonomie protéique des exploitations de ruminants en vallée Dordogne et Causse), mais s’est voulu élargi aux voisins du Lot et même de la basse Corrèze. Les Fdcuma Lot et Corrèze ont été présentes via leurs animateurs Tom Chadirac et Maxime Lepeytre.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter les conseillers :

Fabien Bouchet-Lannat : 06 30 60 16 22 – f.bouchet-lannat@lot.chambagri.fr
François Labrunie : 06 79 13 60 60 – f.labrunie@lot.chambagri.fr