• mars 16, 2025
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Jeunes agriculteurs : La place des femmes en agriculture

Jeunes agriculteurs : La place des femmes en agriculture

Réunis en assemblée générale à Soulomès le 5 mars, les jeunes agriculteurs du Lot ont débattu de la place grandissante des femmes dans le métier. Une présence qui modifie en profondeur à la fois les façons de travailler et les relations sociales à l’intérieur de la profession.

Les deux co-présidents des JA, Quentin Rayjal et Clément Rouquié, avaient invité Margot Megis, administratrice nationale des JA, pour parler du sujet et témoigner de son engagement en tant qu’agricultrice. Installée en région Provence Alpes Côte d’Azur, elle en a fait l’une de ses priorités « la place des femmes en agriculture progresse, pourtant ce n’est pas vraiment un sujet que le syndicat JA avait l’habitude de traiter. « Nous souhaitons nous en emparer et le travailler sur le fond à l’image de la commission des agricultrices de la FNSEA. J’y suis très attachée car la profession s’est beaucoup féminisée depuis vingt ans. Et pourtant de nombreux points démontrent que le métier n’est pas forcément adapté ni conçu pour nous les femmes. Je prendrai juste l’exemple de l’ergonomie du travail comme la conception des matériels et équipements agricoles, postes de pilotage, accessibilité des manettes de commande, poids des charges… Tout cela doit changer et les constructeurs doivent mieux adapter leurs outils aux femmes… »

Avancées positives

Karen Serres, engagée depuis très longtemps dans ce combat, se félicitait de cette attitude volontariste des jeunes agriculteurs. Elle soulignait que les femmes qui s’installent aujourd’hui en agriculture sont davantage issues de milieux non agricoles, hors cadre familial, et sont souvent plus diplômées que les hommes. Le renouvellement des générations passera donc obligatoirement par elles, ce qui suppose leur intégration au sein de la profession. Des avancées significatives ont heureusement été acquises par le syndicalisme agricole, comme le congé maternité qui leur permet de se faire remplacer sur l’exploitation. Pourtant, seule la moitié en profitent au niveau national, un chiffre bien supérieur sur le Lot grâce au dynamisme et à la présence sur le territoire du service de remplacement.
Margot Megis parlait également de l’engagement syndical des agricultrices. Les JA veulent l’encourager afin que les femmes prennent des responsabilités dans toutes les organisations agricoles mais aussi ailleurs. Au sein de la profession, elles représentent aujourd’hui plus de 20 % des chefs d’exploitation et ont leur mot à dire « nous devons porter nos idées à tous les niveaux du métier, syndical, économique, technique et politique. Je remercie nos ainés d’avoir conquis de belles avancées comme le statut de conjoint collaborateur, l’intégration en GAEC familial, ou le congé maternité, mais il faut maintenant faire évoluer les mentalités à l’intérieur du monde agricole. Les femmes y apportent de réelles plus-values dans de nombreux domaines comme la transformation ou la commercialisation des produits. Nous raisonnons aussi les investissements de façon différente des hommes et sommes très attachées aux liens sociaux. Une ouverture d’esprit qui sera bénéfique à l’ensemble de la profession… »

Actualité syndicale

Après ce débat, les jeunes agriculteurs sont revenus sur les sujets d’actualité, notamment les grandes mobilisations syndicales de l’année 2024. Ils se sont félicités de l’adoption de la loi d’orientation agricole qui apporte enfin de réelles avancées dans plusieurs domaines. C’est le résultat de la capacité de mobilisation et de proposition de la Fnsea et des Ja, preuve de l’efficacité du syndicalisme. Stéphane Pons soulignait la force de l’unité tout en reconnaissant que le vote aux élections Chambre avait exprimé un grand désarroi parfois traduit par une forme de « dégagisme ». Les représentants des organisations, Crédit Agricole, Groupama, CerFrance, Safer, MSA, Chambre d’agriculture, renouvelaient pour leur part leur soutien à l’installation des jeunes. Une ambition prioritaire pour maintenir le dynamisme de notre agriculture dans le contexte actuel de renouvellement des générations. Vincent Labarthe, vice-président de la Région Occitanie abondait dans le même sens en rappelant le soutien à l’installation de la région, notamment dans l’accès au foncier et au matériel. Cette assemblée générale 2025 aura permis de nombreux échanges et de bons débats.