- avril 16, 2025
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Production de châtaignes : Un plan national dynamique pour préparer l’avenir

Le syndicat national des producteurs de châtaigne est chef de file du plan national en co-présidence avec l’INRAE pour les projets sur les problèmes sanitaires et climatiques.
Les effets du changement climatique accentuent les dépérissements et les maladies des arbres (encre, chancre) et augmentent les problèmes de qualité des fruits (pourritures en forte hausse et extension des chenilles foreuses). La production Française de châtaigne en souffre alors qu’elle ne permet déjà pas de satisfaire ses marchés. La France est importatrice nette, essentiellement à partir de ses voisins européens (Espagne, Italie, Portugal). Elle importe plus de 10 000 t/an et exporte moins de 3 000 t/an. Pour préparer l’avenir et aider le développement de cette production, la structuration de la filière est indispensable et perfectible. Le maillage territorial des adhérents du Syndicat national des producteurs de châtaignes est un atout qui doit être renforcé. Mais Les syndicats de producteurs départementaux ou régionaux n’ont que peu de moyens d’action. Le dialogue interprofessionnel doit donc doit être développé au niveau national (producteurs, metteurs en marché, transformateurs, distributeurs).
Un plan de soutien
Pour faire face à ces difficultés, une enveloppe financière de 5 M€ a été obtenue sur le budget 2024 du Ministère de l’agriculture à l’initiative du député ardéchois Fabrice Brun, avec l’appui de parlementaires et élus des régions castanéicoles. Les crédits ont été engagés sur 7 projets. 80 % des crédits sont consacrés à la recherche de solutions aux principaux problèmes sanitaires de la production de châtaigne et l’adaptation du verger aux impacts du changement climatique, et 20 % à la structuration et l’animation de la filière.
Cinq projets de recherche sont lancés pour résoudre les problèmes sanitaires et lutter contre les maladies. Des programmes qui vont durer cinq ans.
Réactions professionnelles
Jean Roland Lavergne, président du syndicat national, souligne « Tout au long de l’année 2024, notre syndicat a coordonné un travail intense de construction de ce plan avec le Ministère de l’Agriculture et nos partenaires de la recherche et du développement. Les responsables castanéicoles se sont engagés comme ce fût rarement le cas, donnant leur temps et leur énergie sans compter. Ensemble, nous avons élaboré un plan exceptionnel de soutien à la production de châtaignes, un projet fondamental face aux défis que nous rencontrons chaque jour. Notre secteur est confronté à des enjeux sanitaires et climatiques majeurs, et il est clair que les solutions actuellement disponibles sont insuffisantes. D’autre part, il apparait impératif de renforcer la structuration de notre filière à l’échelle nationale. Les projets développés dans ce plan sont porteurs d’espoir. Ils doivent aboutir à des solutions concrètes aux problèmes qui impactent notre production. Nous serons présents dans les comités de pilotage de chaque projet en lien avec nos collègues de la recherche. Notre syndicat dans les mois à venir va s’impliquer fortement à la structuration de notre filière à l’échelle nationale pour la rendre plus forte et lui donner les moyens de pérenniser son action. Ce travail de structuration d’une filière nationale se fera en intégrant nos sensibilités régionales. C’est notre histoire à tous.
Les attentes sont fortes. Nous ne devons pas les décevoir. Ils seront associés et tenus informés en continu de nos travaux ».
Grégoire MAS, Producteur à Masclat
Grégoire Mas, producteur à Masclat, est le représentant des castanéiculteurs Lotois « nous nous réjouissons de ce plan qui marque une réelle avancée dans la recherche appliquée. Aujourd’hui, les producteurs de châtaignes sont confrontés à de nouveaux défis de grande ampleur comme l’adaptation au changement climatique ou les attaques de nouveaux ravageurs. Et des solutions doivent être trouvées très rapidement. Grâce à ce programme, les chercheurs partenaires vont pouvoir récupérer les données de la recherche fondamentale et engager directement des expérimentations appliquées pour obtenir des résultats rapides. Cela va donc permettre de gagner beaucoup de temps pour aboutir à des solutions efficaces. Le partenariat établi avec l’INRAE et le CTIFL est prometteur. La Chambre d’agriculture du Lot aura d’ailleurs sa part dans ces expérimentations. Les castanéiculteurs attendent donc beaucoup de ce plan national qui représente une réelle chance pour notre production… »