- juin 10, 2025
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Melon du Quercy : 2024, une campagne « à oublier »

A la tribune : Yvan Poiret, président du syndicat, entouré par Daniel Quintard, trésorier, et Anne-Marie Aguilar, animatrice
Le 30 avril la mairie de Montpezat accueillait le syndicat interprofessionnel du melon du Quercy qui y tenait son assemblée générale. Producteurs et metteurs en marché sont revenus sur la campagne 2024, une année de production difficile pour le melon, qui n’a donc pas épargnée l’IGP du Quercy. Malgré ce contexte, le syndicat reste mobilisé pour accompagner ses adhérents, et communiquer sur le produit.
Année noire
Des rendements inférieurs à la moyenne en raison d’un climat très pluvieux et « des prix déconnectés de la réalité, ne prenant pas en considération les importantes hausses de charges subies ces dernières années ». Et la suppression de matières actives a induit une réapparition de maladies cryptogamiques. Pour démarrer l’AG, Yvan Poiret, président du melon du Quercy, plante le décor d’une année 2024 compliquée. Ajoutant dans son discours que la moyenne d’âge des producteurs et productrices augmente, ne laissant pour la plupart « pas de visibilité sur les reprises et sur la continuité de cette culture ». Sur 20 ans, les surfaces ont été divisées par deux, et le nombre de producteurs est passé de 269 en 2004 à 78 en 2024. Rappelons qu’ils étaient 89 engagés dans la démarche IGP melon du Quercy en 2023. Ainsi le président ajoute : « Il sera primordial aussi d’inciter à l’installation de nouveaux producteurs par une politique de prix rémunérateurs, afin d’encourager à l’adhésion de nouveaux opérateurs à la démarche IGP ». Le rapport d’activité fait état de 7 808 tonnes d’apports agréées IGP melon du Quercy en 2024, ce qui représente une diminution de 23 % par rapport à l’année précédente. En cause : une baisse de 58 hectares des surfaces plantées (455 hectares, contre 513 en 2023) mais « la variation s’explique surtout par les conditions climatiques », rapporte l’animatrice du syndicat, Anne-Marie Aguilar. Effectivement la météo a été défavorable pour la production du melon : l’importante pluviométrie au printemps a engendré un démarrage difficile de la saison, en retard de presqu’un mois pour le melon du Quercy. L’humidité a favorisé la pression du mildiou et de l’oïdium, ainsi que des adventices. Ajouté à cela, une fin de saison précoce. « En conclusion, 2024 est une année que l’on souhaitera oublier rapidement et surtout ne pas revivre ! » résume l’animatrice pour conclure le bilan de la campagne. L’assemblée générale a aussi été le lieu d’échanges à propos des melons à 99 centimes vus dans des rayons l’an dernier : « C’est sûr que nous avons passé une année noire l’an dernier, catastrophique, on a recommencé à voir des melons en magasin à 99 centimes ! », « 99 centimes c’est une perte de valeur pour toute la filière, même la grande distribution y perd ! » … Ainsi un groupe de travail sur les prix, au sein d’Interfel, s’est formé et a rencontré la quasi-totalité des enseignes. Toujours dans cette optique d’échanges entre l’amont et l’aval, l’AIM (association interprofessionnel melon) et l’AOP Pêches et Abricots de France ont organisé une soirée la veille du medFEL.
Producteurs, metteurs en marché et invités ont pu échanger sur la saison passée et celle à venir
Poursuivre la communication
2024, une année difficile pour la production mais une année qui a aussi marqué les 20 ans de reconnaissance de l’indication géographique protégée. Ainsi le budget communication de la structure a été en grande partie consacré à la promotion de ce 20ème anniversaire. Pour l’occasion, une journée spéciale en septembre dernier, des stickers produits ou encore une banderole. Un film de trois minutes a aussi été réalisé en partenariat avec une agence de communication : neuf formats courts en ont été tirés et seront largement diffusés dès le début de la campagne 2025. Cette année sera d’ailleurs synonyme de nouveauté pour la communication digitale de la structure puisque le conseil d’administration a décidé de faire appel à un prestataire de service pour la gestion de ses réseaux sociaux durant la campagne du melon, l’objectif étant de professionnaliser ce volet. Également côté com’ : une vidéo par un youtubeur basé dans le Lot, suivi par près de 500 000 followers intéressés par les travaux agricoles. La participation à des manifestations grand public ou encore de nombreuses parutions dans la presse ont aussi tenu une place importante dans la communication. La communication, un axe prioritaire du syndicat, comme le souligne Yvan Poiret : « Nous devons trouver les moyens de maintenir l’attractivité de la production de melons. Il est important de poursuivre des actions de communication qui renforceront la notoriété du melon du Quercy. »
Raphaëlle Lenoble Action agricole de Tarn-et-Garonne