• juillet 6, 2025
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Ovins : 20 % de la viande consommée est importée de pays tiers

Ovins : 20 % de la viande consommée est importée de pays tiers

Hormis l’Irlande, les pays du nord de l’UE sont structurellement déficitaires en viande ovine alors que ceux du sud sont globalement autosuffisants voire excédentaires.

En Union européenne (UE), on dénombre 44,9 millions de brebis (MB – chiffres 2023) (1). Les effectifs baissent chaque année entre 1 % et 2 %. Mais la production ovine retrouve un certain intérêt en Roumanie où le cheptel s’accroit (8,9 MB ; +2 %) – le pays détient le troupeau le plus important d’UE après l’Espagne (9,9 MB) – mais aussi dans des pays marginaux tels que l’Allemagne ou encore la Suède. A contrario, de moins en moins de brebis sont recensées en Espagne (- 542 000 têtes sur un an), en France (4,8 MB ; -29 000 têtes) et en Irlande (2,6 MB ; -93 000 têtes). Or l’UE est structurellement déficitaire : les abattages de (466 000 tonnes équivalent carcasse – téc) sont inférieurs à la consommation de viande ovine (585 000 téc) de 119 000 téc environ. Le taux d’auto-approvisionnement (80 %) décline tendanciellement chaque année (-1 point entre 2023 et 2024).

Près de 150 000 téc/an

A l’échelle de l’UE, la consommation de viande ovine est de 1,30 kg équivalent carcasse par habitant et par an (kg éc/ha an). Les Français se situent dans la moyenne mais les Grecs et les Roumains ont bien plus d’appétit pour cette viande (4 kg éc/ha/an) que les Allemands ou les Danois (0,5 kg éc/ha/an). Ces vingt dernières années, le déficit en volume a diminué de moitié mais l’UE consomme toujours plus de viande qu’elle n’en produit. Depuis 2022, les importations en provenance de pays tiers se maintiennent autour de 146-149 000 téc par an. En 2024, le Royaume-Uni a expédié 73 000 téc en UE libre d’accès. La Nouvelle-Zélande y a livré 64 000 téc, suivie par l’Australie et l’Amérique du Sud dans de plus faibles proportions. Pour ces derniers, les quantités de viande importées (78 000 téc au total) sont inférieures de moitié aux contingents alloués (164 000 téc dont 126 000 téc pour la Nouvelle Zélande). Intra-européens, les marchés de l’export sont essentiellement portés par l’Irlande (50 000 téc) et l’Espagne (43 000 téc).

Le contraste Nord – Sud

A l’échelle de l’UE, le taux d’auto-approvisionnement en viande ovine de 80 % masque de fortes disparités entre les vingt-sept pays membres. En Espagne, 44 % de la production de viande et 1,6 million d’ovins vifs ont été exportés l’an passé. Pour autant, la production décline fortement (- 98 000 téc/2023 ; – 6 %) en passant sous le seuil d’un million de tonnes équivalent carcasse. A l’opposé, la France (4,8 MB dont 3,4 MB à viande) est en tête des pays de l’UE structurellement déficitaires (taux d’auto-approvisionnement de 41 % ; abattages 68 000 téc). L’Irlande (2,6 MB) est le seul pays au nord de l’UE excédentaire en viande ovine (63 000 téc en 2024, 80 % de la production exportée). Sa production a cependant diminué de 10 % en un an. Le reste de l’Europe est au nord structurellement déficitaire (11 % de la production et 19 % de la consommation) et au sud, autosuffisante (36 % de la production ; 35 % de la consommation). Aux Pays Bas et en Suède, la production ovine est marginale au regard de la consommation. La Belgique importe quasiment toute la viande consommée (11 000 téc). Au sud, la Roumanie (75 000 téc) est exportatrice nette mais la Bulgarie et la Grèce sont légèrement déficitaires alors que l’Italie en consomme deux fois plus (48 000 téc) qu’elle n’en produit.

(1) Chiffres 2023 pour les effectifs, 2024 pour les volumes.
Actuagri

Les exportations européennes d’ovins vivants
2,7 millions d’ovins vivants exportés par l’UE. Le marché européen de l’export d’animaux vivants vers les pays tiers (2,7 millions d’agneaux et 500 000 ovins adultes) est en plein essor. Il est essentiellement porté par la Roumanie et l’Espagne. L’an passé, la première a exporté 1,2 million de bêtes et la seconde environ 500 000.
L’an passé le Maroc était le premier pays européen importateur d’ovins européens (938 000 têtes ; +200 % en un an) suivi par la Jordanie. L’Arabie saoudite, l’Israël et la Lybie sont aussi les pays destinataires.