- août 21, 2025
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Effondrement de la production de veaux de boucherie

En Union européenne, aux Pays-Bas notamment, la production de veaux de boucherie chute dans des proportions inimaginables il y a encore un an. En cause, le manque de veaux disponibles pour l’engraissement.
Aux Pays-Bas, « la production de veaux de boucherie s’effondre » relate l’Institut de l’élevage (Idele)* car la filière est très dépendante des importations de veaux laitiers en provenance de pays voisins pour remplir ses ateliers d’engraissement. En cette période de pénurie, qui n’épargne aucun pays européen, les producteurs de bovins viande et de bovins lait gardent leurs veaux nés sur leur exploitation pour les élever. Lorsqu’ils les vendent, la priorité est l’approvisionnement de leur marché national aux dépens de l’export vers les Pays-Bas. L’épidémie de FCO-3 et le plan de rachat d’élevages engagé par le gouvernement néerlandais réduisent aussi les capacités de production de veaux de boucherie. « En cumul sur les trois premiers mois de l’année, 293 000 veaux ont été abattus aux Pays-Bas, soit 67 000 têtes ou 19 % de moins qu’en 2024 », souligne l’Idele. « En poids, la chute est bien plus prononcée sur trois mois, seules 43 000 téc de viande veau sont sorties des abattoirs néerlandais (-22 % versus 2024), niveau le plus bas depuis plus de dix ans ».
Prix élevés
En France, on ne parle pas d’effondrement mais d’une baisse de production. « En mai, 74 000 veaux ont été abattus (-14 % versus 2024) pour 11 000 téc (-13 %) », mentionne l’Idele. En cumul sur cinq mois, le chiffre avancé est de 407 000 têtes (-8 % /2024) pour seulement 59 000 téc (-7 % versus 2024). Aussi, les producteurs de veaux de boucherie n’échappent pas à la baisse saisonnière des cours des animaux livrés à l’abattoir. Mais comme elle est bien plus faible que les années passées, les cotations restent largement supérieures à l’an passé (7,61 € /kg de carcasse fin de semaine 24 close le 15 juin dernier pour le veau rosé clair O élevé en atelier, soit 64 cts/kg de plus qu’en 2024). Surtout, les prix élevés des veaux de boucherie abattus ne doivent pas faire illusion. Les économies de charges permises par la baisse importante des prix de l’alimentation constatée ces douze derniers mois, sont largement compensées par les prix des veaux laitiers qui sont devenus le principal poste de charges des intégrateurs (cf encadré). Autrement dit, la rentabilité de la filière veaux de boucherie repose sur des cotations élevées pendant encore de long mois. Tout retournement de conjoncture serait préjudiciable pour la filière. La situation est similaire chez les principaux producteurs de viande de veau. En Italie, les abattages ont atteint 199 000 têtes sur quatre mois, en recul de 6 % par rapport à une année 2024 record, d’après l’Anagrafe Zootecnica. En Belgique, ils atteignaient 78 000 têtes sur trois mois (-7 % /2024) pour 14 000 téc (-5 % /2024).
(*)373e édition de Tendances-lait-viande
Actuagri