Projections du film « Paysans du Ségala de 1900 à nos jours » Un énorme succès à Gorses

500 personnes ont assisté à chaque projection sous l’arche érigée en bordure du lac du Tolerme à Gorses, les 7 et 23 août. Un gros succès qui témoigne de l’intérêt des habitants de ce territoire pour leur histoire qui est viscéralement ancrée dans la paysannerie.

C’est par une belle soirée d’été que s’est déroulée, avec la participation de Ciné Lot, la projection cinéma du film amateur « Paysans du Ségala – de 1900 à nos jours », Un film qui retrace l’histoire de l’agriculture locale à partir de nombreux témoignages de ceux qui l’ont vécue. La narration et l’intervention des hommes et femmes du territoire a permis au public de revivre plus d’un siècle de bouleversements dans l’agriculture en Ségala. Et quels bouleversements ! certainement les changements les plus importants que la paysannerie ait connu depuis des siècles.

Histoire vivante

Grâce à la presse, aux mairies du Ségala, à la bande annonce du film largement partagée, les 500 places disponibles ont toutes été réservées en seulement quelques semaines par un public issu majoritairement du Ségala, intergénérationnel, et composé de familles entières. Pour les accueillir, le Comité d’Animation de Gorses, organisateur de la soirée avait prévu boissons et petite restauration. En introduction, de belles images de paysages vus du ciel, la description du territoire et des citations historiques tirées du livre de Pierre Benoit « le Déjeuner de Sousceyrac » et « le Lot vers 1850 » des Archives Départementales. Un débat suivait sur l’agriculture en Ségala au début des années 1900, puis l’évolution des cultures et des propriétés, l’exode rural, la première puis la seconde guerre mondiale, l’agriculture au féminin, le plan Marshall, l’arrivée du tracteur, d’un outillage moderne et des moyens chimiques, engrais, traitements phytos. Autant de révolutions soulignées par les témoins du film qui ont permis l’évolution et le développement de la production agricole en Ségala.

Commentaires

Le public a réagi à ces moments de vie qui rappellent pour certains leur histoire personnelle.
A partir des années 1960, la Politique Agricole Commune (PAC) s’est fixée plusieurs objectifs dont celui d’accroître la productivité. Un objectif atteint dès les années 1980 avec l’apparition des excédents qui menèrent à l’institution des quotas laitiers liés à la surproduction. Puis surgirent des crises comme celle de la vache folle, la réforme fondamentale de la PAC en 1992 avec l’apparition des aides directes. Face à tous ces défis, les agriculteurs du Ségala se sont toujours adaptés et ont su réagir à leur échelle. Puis viennent les années 2000 qui vont voir petit à petit la protection de l’environnement s’imposer comme une priorité au sein même de leur métier. Un débat qui débouchait sur un questionnement : aujourd’hui, qu’en est-il des « Paysans du Ségala » et quel est l’avenir de l’agriculture de ce territoire ? Les uns et les autres s’interrogent et apportent chacun leur vision de l’agriculture de demain. Pour certains il faut se diversifier, pour d’autres réfléchir à la place de l’agriculteur dans la société, ouvrir le métier à des hommes et des femmes non issus du monde paysan… Tous sont conscients d’être de moins en moins nombreux mais également d’être au cœur des enjeux de la société de demain. Alors, agriculteurs, plus que jamais essentiels !
La projection se terminait sous les applaudissements nourris du public. Les participants retiendront ces moment forts de vérité et les beaux paysages vallonnés du Ségala, fruits de l’activité agricole. Tous ont été l’espace d’un film des enfants de paysans. Le magnifique feu d’artifice « tiré » sur le lac du Tolerme concluait en beauté la soirée aux yeux d’un public conquis par le spectacle. Ce succès a été confirmé par deux fois à guichet complet. Le film sera donc encore diffusé à l’initiative de l’Association Socio Culturelle au « 1000 club » de Saint-Cirgues samedi 4 octobre à partir de 15h puis à la demande des deux municipalités à Prendeignes et probablement à Terrou.