- septembre 16, 2025
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Transition agroenvironnementale : La biodiversité au service des exploitations agricoles

Agriculture et biodiversité sont depuis toujours interdépendantes. Concilier production agricole et préservation de la qualité des milieux et du patrimoine environnemental est plus que jamais un enjeu essentiel dans lequel les agriculteurs jouent un rôle clé.
L’agriculture couvre 50% du territoire métropolitain. Toute exploitation agricole est ainsi pleinement intégrée à son environnement et les échanges sont nombreux et quotidiens entre l’exploitation en elle-même et ce qui l’entoure. Préserver la biodiversité sur et autour de sa ferme augmente nécessairement la résilience du système de production choisi. La biodiversité peut même parfois être considérée comme un facteur de production qu’il convient d’intégrer au projet de l’exploitation. Pollinisation, régulation naturelle et soutien à la production par l’activité biologique des sols, voilà autant de services que rend la biodiversité à l’agriculture.
Mais au fait, c’est quoi la biodiversité ? La biodiversité n’est autre que la diversité du vivant, avec ses effets à la fois négatifs et positifs sur l’agriculture. Si l’on voit aisément les effets négatifs de la biodiversité sur les exploitations : ravageurs, plantes invasives, prédateurs, contraintes réglementaires… celle-ci peut également jouer un rôle très positif, en tant qu’auxiliaire de culture notamment.
Zoom sur les services rendus par les auxiliaires
C’est bien connu, la présence d’auxiliaires tels que les pollinisateurs permet d’accroître et de stabiliser les rendements des cultures dans le temps. Ainsi, plus le nombre d’espèces présentes est élevé, plus le service de pollinisation est important.
De même, si les espèces végétales sont variées au sein d’une parcelle ou en bordure de celle-ci, elles abritent un nombre de prédateurs et parasitoïdes naturels important qui conduira à davantage de prédation et donc de régulation naturelle des ravageurs.
Ainsi, diversité végétale, infrastructures agro-écologiques interconnectées, entretien adapté des bords de champ, mise en place de bandes enherbées ou fleuries, préservation des arbres isolés… sont autant de pratiques qui favorisent la biodiversité naturelle et les services rendus par celle-ci aux cultures de l’exploitation.
Par ailleurs, plutôt que de faire place nette en tous lieux, privilégier un aménagement de l’existant (bâti, murets, poteaux, arbres morts, tas de bois ou de pierre…) ou encore une tonte raisonnée/différenciée des espaces verts permet de maintenir le gîte et le couvert pour certains insectes auxiliaires mais aussi pour les oiseaux ou encore les chauves-souris.
Les agriculteurs peuvent donc agir à la fois autour des champs, au sein de leurs parcelles ou dans leurs élevages pour en obtenir le meilleur bénéfice. Une étude de l’INRAE estime, au niveau national, à 2 Milliards d’Euros par an le retour économique des services éco-systémiques. Ceux-ci ne sont donc pas anecdotiques et les actions mises en œuvre par les Chambres d’agriculture (suivi des effets non Intentionnels des pratiques agricoles sur la biodiversité, projet Agrifaune…) pour mieux comprendre et favoriser cette biodiversité fonctionnelle permettent d’identifier de nouveaux leviers et d’ainsi améliorer les services rendus en intégrant les contraintes, spécificités et pratiques de chaque exploitation.
Chambre d’Agriculture du Tarn