Journée internationale de la femme rurale : les agricultrices au cœur du changement des campagnes

La Journée internationale de la femme rurale a lieu chaque année le 15 octobre, l’occasion de célébrer ces femmes qui travaillent souvent dans l’agriculture dans tous les pays du monde, nourrissant les populations. Portrait d’une Lotoise : Christelle Grialou.

En France comme ailleurs, les femmes prennent une part active dans les métiers de l’agriculture et contribuent à leur évolution, notamment dans les domaines de la diversification : beaucoup d’entre elles s’occupent de transformation à la ferme ou d’accueil en agritourisme, et font changer le regard aussi bien sur l’agriculture que sur leurs façons d’appréhender le métier.

Installée à Saint-Martin-le-Redon, Christelle Grialou témoigne « Après un bac pro et un BTS agricoles, où j’étais la seule fille dans une classe de 30 élèves, j’ai repris la ferme familiale en 2011 à la suite de mon père. Nous avions un troupeau de vaches laitières et de la vigne. J’ai toujours été passionnée par l’agriculture et surtout par les animaux. Depuis deux ans, j’ai abandonné la vigne pour créer un atelier de transformation d’une partie du lait en glaces que je vends en direct à la ferme et dans les environs. Sur la commune, nous ne sommes que deux agricultrices chefs d’exploitation, tous les autres étant des hommes. Mais je me suis bien intégrée dans la profession, il faut dire que les mentalités ont beaucoup évolué… »

Très dynamique, Christelle Grialou gère sa ferme comme une véritable chef d’entreprise et assume « Aujourd’hui, il faut être totalement polyvalent : je fais tous les travaux, du tracteur au soin des animaux en passant par les cultures, maintenant la fabrication des glaces, et je m’occupe aussi de la gestion, des papiers, des déclarations… C’est un travail prenant qui nécessite une bonne santé ! Mais je me plais dans ce rôle et sur la ferme, je ne me serai pas vue ailleurs… »

« Je privilégie des stagiaires femmes, car plus méticuleuses »

Non contente de ce temps plein, elle est également très engagée par des responsabilités professionnelles : « Je suis trésorière de la Cuma de Cahors, secrétaire du groupement d’employeurs Bouriane et causse, et j’ai été élue à la Chambre d’agriculture en début d’année. Je suis présidente du contrôle laitier, et je m’occupe aussi des dossiers eau et élevage. Ce sont beaucoup de réunions qui s’enchaînent et il faut comprendre très vite les enjeux et les positions à défendre. En outre, je suis aussi adjointe au maire de ma commune. Mes journées sont donc bien remplies ! »

Christelle pose un œil positif sur son statut : « Les femmes ont gagné des places importantes dans le monde agricole : nous représentons aujourd’hui le quart des chefs d’exploitation et sommes souvent à l’initiative des projets de diversification, de transformation à la ferme et d’innovation. Les mentalités ont bien évolué et nous sommes le plus souvent considérées à l’égal des hommes. Je me considère très bien insérée sans aucun problème de discrimination vis-à-vis des autres agriculteurs. Sur ma ferme, je prends souvent des stagiaires femmes, car pour la transformation, elles sont plus méticuleuses et plus attentives aux consignes. Je considère donc que nous participons activement aux changements sociologiques à l’œuvre en milieu rural… »