• novembre 1, 2025
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Avenir du territoire : et si l’élevage était la solution ?

Avenir du territoire : et si l’élevage était la solution ?

Dans le cadre du concours national Limousin de Baraqueville qui s’est déroulé le 12 septembre, le Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées a organisé une conférence sur le thème « et si l’élevage était la solution ? », suivie d’une table-ronde en présence des acteurs de la filière.

Béatrice Eon De Chezelles était l’invitée de la conférence proposée par le Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées. Experte des filières élevages à Crédit Agricole SA, elle a apporté un éclairage sur les productions animales. L’un de ses messages forts à destination de la filière viande est de reconquérir la restauration collective où la consommation est en progression. Ce débouché est particulièrement soumis aux importations de viande, selon l’experte.

Lever les contraintes

Elle a également énuméré les contraintes à lever pour encourager le développement de l’élevage : travailler sur la qualité de vie, favoriser la robotisation, acquérir des capacités managériales pour garder les salariés, trouver de nouvelles solutions de financement pour investir dans les équipements (bâtiments, robotisation…) « Nous avons la meilleure agriculture du monde, il faut trouver le moyen de traduire les contraintes environnementales en opportunités », a exposé l’intervenante. Évoquant par ailleurs les prises de capital dans les fermes, les acquisitions, les contrats d’intégration, la contractualisation… qui peuvent lever les freins au développement. Et de conclure : «Il y a de la place pour tous les agriculteurs, pour tous les segments à condition de produire ce qui est consommé ».

Table ronde

Dans la table-ronde qui a suivi, Benoît Quintard, vice-président du Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées, a rappelé le rôle fondamental de l’agriculture dans la vie et l’économie de nos territoires « Sans élevage, nous n’aurions pas la même économie en Aveyron. L’élevage c’est aussi un savoir-faire, une culture, un écosystème d’outils agroalimentaires locaux, une capacité à capter la valeur ajoutée et surtout la passion d’hommes et de femmes à produire de la qualité même si elle n’est pas toujours payée au juste prix» !

Pour Pierre-Olivier Prévot, directeur général de la coopérative Natera, « Comme les droits à produire, il y a aussi aujourd’hui des droits à la commercialisation. Nous avons des arguments à faire valoir, notamment un mode d’élevage qui séduit, mais ce ne sera pas toujours possible d’augmenter le prix, il faut déjà continuer à commercialiser ». Et Pierre Cabrit, président de l’IRVA (Interprofession du veau d’Aveyron), de mettre en
avant les démarches sous signes de qualité comme le Veau d’Aveyron et du Ségala dont le cahier des charges de l’IGP vient d’intégrer des critères agro-environnementaux « La production pure ne suffira pas demain, il faut des arguments supplémentaires et je pense que ces efforts nous aideront à justifier une hausse du prix de notre produit, à la juste valeur de nos coûts de production », a-t-il fait valoir. Et Pierre Terral, président de BEVIMAC de mettre en avant la résilience des productions à l’herbe.

Compétitivité du secteur

Nicolas Lecat, directeur général de RAGT Plateau Central, a témoigné des difficultés de compétitivité en fabrication et en logistique face à la décapitalisation « Notre force, c’est la densité des éleveurs sur nos zones d’élevage mais nous devons être vigilants sur les effets de seuil », évoquant la stratégie d’accompagnement des jeunes par son entreprise. Au delà de ces échanges, la question résumée par Benoît Quintard réside dans la capacité de la France à définir un cap pour sa politique agricole en matière d’autosuffisance alimentaire, de renouvellement des générations… Et de dénoncer la baisse de l’accompagnement public à l’investissement dans les exploitations. «Notre conviction, c’est que l’agriculture constitue une vraie richesse pour notre territoire et que l’élevage y a toute sa place…».

Eva DZ (Volonté Paysanne Aveyron)