CoRAE : quand la recherche s’ouvre aux territoires pour repenser l’avenir de l’agriculture

Le 29 octobre 2025, l’INRAE, en partenariat avec la Chambre régionale d’agriculture Occitanie, a lancé le programme CoRAE : une « consultation multi-acteurs inédite en France ». Le but ? Donner la parole — dans un cadre structuré — aux citoyen·ne·s, agriculteur·rice·s, chercheurs, associations et décideurs locaux pour co-construire les priorités en matière de recherche, d’innovation et de formation, adaptées aux réalités des territoires.

Pourquoi en Occitanie — et pourquoi ça compte

Le choix de l’Occitanie n’est pas anodin : c’est la région métropolitaine qui compte le plus grand nombre d’exploitations agricoles (environ 65 000) et un secteur agro-alimentaire très diversifié (viticulture, élevage, grandes cultures, fruits & légumes, etc.).

Pourtant, malgré ces richesses, le revenu moyen des exploitations y reste très en dessous de la moyenne nationale (- 55 % sur la période 2021-2023).
L’Occitanie est aussi confrontée comme d’autres territoires aux défis majeurs de notre temps : transition agroécologique, adaptation au changement climatique, renouvellement des générations, souveraineté alimentaire.
Ainsi, CoRAE s’inscrit comme une initiative stratégique : rendre la recherche plus pertinente, plus locale, plus en phase avec les besoins réels du terrain.

Un modèle participatif et transparent

La démarche CoRAE repose sur deux volets complémentaires :

• des groupes constitués d’acteurs institutionnels, économiques, associatifs, agricoles, scientifiques et élus — réunis pour débattre des enjeux et priorités territoriales.

• des panels tirés au sort — citoyens, agriculteurs, chercheurs — permettant de garantir une représentativité et ouvrir la discussion à des personnes sans mandat particulier.

Ces deux volets combinés permettent à la fois la légitimité des représentants structurés et l’ouverture démocratique. L’objectif est clair : identifier collectivement les besoins, hiérarchiser les priorités, renforcer la coopération entre acteurs et valoriser l’impact de la recherche sur le terrain.

Que peut-on attendre de CoRAE — et au-delà

• Une meilleure adéquation entre les priorités de recherche (agroécologie, durabilité, adaptation climatique, innovation agricole…) et les réalités des territoires.

• Un renforcement de la cohérence des projets de développement, au service des agriculteurs, des filières, des territoires.

• Une possible reproductibilité de l’initiative dans d’autres régions — ce qui pourrait favoriser une dynamique nationale de recherche participative et territoriale.

• Une valorisation accrue des résultats scientifiques dans les pratiques concrètes, par le biais de collaborations entre chercheurs, agriculteurs, acteurs locaux et décideurs.

©Inrae