- mars 13, 2024
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Séchage solaire en grange : Une formation très suivie par les éleveurs
Les participants se sont retrouvés au Gaec de Nougayrac à Fontanes du causse
Une douzaine d’éleveurs ont suivi la formation sur le séchage solaire en grange organisée par la Chambre d’agriculture au Gaec de Nougayrac à Fontanes du causse. Bien mené, ce mode de séchage permet de conserver la qualité du fourrage en maitrisant les coûts.
La technique du séchage du foin en grange, en vrac, constitue une opportunité d’utiliser l’énergie solaire pour diminuer l’humidité et faciliter sa conservation. Mais cette technique nécessite une bonne connaissance de la conduite de la production de l’herbe jusqu’à la récolte ainsi que de l’engrangement et de la ventilation de séchage. C’est pourquoi la technicienne caprine de la Chambre d’agriculture, Valérie Dufourg, a fait appel à un spécialiste national du sujet, Yann Charrier, pour venir former les éleveurs caprins et bovins lors de ces deux journées de formation courant février.
Ils ont pu visiter le séchoir en grange avec récupération de l’air chaud de la toiture solaire
Culture des fourragères
Comme le soulignait Yann Charrier, réussir le séchage en grange des fourragères en vrac, c’est extraire le plus possible d’eau du fourrage au champs en un minimum de temps. Attention, pour ce séchage en grange, il ne faut pas y mettre d’espèces tétraploïdes type trèfle violet ou ray-grass hybride, car elles lâchent difficilement leur eau et sont fermentescibles. Il alertait également sur les mélanges tout prêts d’espèces souvent inadéquats, pour conseiller de revenir à des mélanges individuels fermiers mieux adaptés. Il soulignait que la première coupe est fondamentale pour faire du lait et que la qualité du foin séché dépend directement de la qualité de l’herbe à la prairie. En ce qui concerne la récolte, il n’y a pas de date préétablie, il convient de choisir le meilleur moment en fonction de la météo du moment. Le plus important est de profiter des périodes climatiques favorables et d’avoir alors la capacité de faucher, faner et rentrer rapidement la récolte, ce qui suppose un matériel de grande dimension. Il faut tenter de rentrer du foin entre 55 et 65 % de matière sèche. Pour cela, il convient de couper en conditions séchantes, c’est-à-dire avec suffisamment d’évapotranspiration pour bien sécher le fourrage au champs. Celui- ci doit être rentré le plus homogène possible.
Ventilation et séchage
Il faut savoir qu’une installation de séchage en grange doit pouvoir extraire 300 à 600 kilos d’eau par tonne de foin récoltée. Cela suppose une ventilation vraiment efficace. Chaque installation a toutefois ses propres limites et il faut les connaître. La première couche du fond est très importante car elle conditionne la ventilation de l’ensemble de la colonne de foin, elle doit donc être bien sèche et homogène. Yann Charrier a donné des conseils pour remplir correctement la cellule de foin, notamment dans les angles, car il faut bien occuper tout l’espace mais sans tasser. Il a également précisé les volumes d’air nécessaires à une bonne ventilation, ainsi que les durées pour sécher efficacement le foin en conservant toutes ses qualités nutritives. Les participants ont pu visiter l’installation du Gaec de Nougayrac avec sa récupération d’air chaud sous la toiture équipée de panneaux photovoltaïques, pour l’insuffler dans les cellules de foin. Cette source de calories solaires gratuites permet d’économiser les deux tiers de l’énergie nécessaire au séchage du foin.