Le Pastoralisme : Outil de prévention des incendies

Chaque année, des incendies dévastateurs défraient la chronique sur le sud de la France. Si l’incidence des feux de forêt augmente avec le changement climatique, l’accumulation de la biomasse combustible liée à l’embroussaillement de nombreuses surfaces en est le point de départ. Dans de nombreux cas, c’est l’absence de pâture qui entraîne cette accumulation de charges combustibles. La prévention des incendies est incontestablement préférable à leur gestion après qu’ils se soient déclarés. Pour réduire les risques de feux, la pratique du pastoralisme s’avère dans tous les cas une action à privilégier. L’expérience l’a montré à maintes reprises : six mois après l’incendie, les zones pâturées voient leur végétation revenir rapidement à leur état initial. Les marques du passage de l’incendie s’estompent peu à peu. En revanche, sur les espaces embroussaillés et délaissés depuis plusieurs années, la végétation peine à revenir.
Dans le département du Lot, l’évolution de l’embroussaillement liée à l’abandon des pratiques pastorales engendre de nombreux départs de feux, une centaine par an. Cela a aussi un impact négatif sur le maintien de grands ensembles de pelouses sèches et de landes qui constituent un patrimoine naturel riche en biodiversité sur le territoire des causses du Quercy. Grâce à une politique offensive de limitation du risque incendie, le Département du Lot se mobilise depuis plusieurs années en incitant les acteurs locaux à mettre en place des Associations Foncières Pastorales libre (AFPL). En 2023, la vingtième AFP a vu le jour et aujourd’hui, c’est près de 4300 ha qui ont été réhabilités et plus de 1500 propriétaires volontaires adhérents. Les pratiques éco-pastorales mises en place sur les AFP ont trois objectifs, répondre à des enjeux de production avec la valorisation des végétations diversifiées (pelouses, landes, parcours boisés), valoriser en complémentarité les ressources pastorales de l’exploitation avec celles des AFPL et améliorer l’autonomie alimentaire des élevages. Ce programme, porté par le Département, associe d’autres partenaires dont la Chambre d’Agriculture du Lot (ainsi que le PNRCQ et l’Adasea d’Oc)
Ainsi, en contribuant à la maîtrise de l’embroussaillement, les éleveurs améliorent l’autonomie alimentaire de leurs troupeaux et favorisent le maintien des paysages ouverts et de leur biodiversité.

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