- octobre 21, 2024
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Comité loup du 1er octobre Maintien de la vigilance
Suite à une série de prédations dans le secteur du causse entre les vallées du Lot et du Célé en juin, le comité départemental « Loup et activités d’élevage » s’était réuni le 28 juin 2024 et avait constaté la présence d’un loup dans le Lot, par preuve vidéo recueillie le 26 juin. Cette présence avait été confirmée par l’analyse d’un fèces trouvé en juin, correspondant à un loup mâle originaire de la population française.
Le comité avait rappelé les mesures de protection pour faire face à ces prédations, dont la mise à disposition de kits de clôture, ainsi que les conditions de mise en œuvre des tirs de défense. Le plan national d’action Loup 2024-2029 prévoit en effet que des autorisations peuvent être délivrées par arrêté préfectoral sur demande des éleveurs ayant subi des attaques pour lesquelles la responsabilité du loup n’est pas écartée, et sous condition préalable que des mesures de protection du troupeau soient mises en place. Suite aux prédations observées, et au vu des conditions remplies, des autorisations ont été délivrées à 5 éleveurs, les tirs ne pouvant être effectués que sous la supervision d’un louvetier ou de l’OFB et dans le respect du plafond national de prélèvement garantissant la conservation de l’espèce. En application de ces arrêtés, les louvetiers ont été mobilisés durant 16 nuits sur la première quinzaine de juillet.
Le comité Loup du 1er octobre 2024, présidé par la préfète du Lot, Claire Raulin, a constaté que depuis le 15 juillet aucune prédation n’a été recensée. La présence des louvetiers a donc été levée à partir du 19 juillet.
Même s’il n’y a plus de prédation depuis la mi-juillet, les services de l’État demeurent néanmoins vigilants, notamment suite au signalement d’une brebis morte sur la commune de Montvalent le 16 septembre pour laquelle la responsabilité du loup n’a pas pu être écartée. Les éleveurs sont invités à continuer à protéger leurs troupeaux et à transmettre tout piège-photo ou vidéo à l’OFB pour analyse et suivi de la présence du loup dans le Lot, qui demeure un département situé en front de colonisation de l’animal. Le comité Loup du 1er octobre a également fait un bilan des demandes de subventions présentées en 2024 par les éleveurs pour les aider à protéger leurs troupeaux. L’appel à projet « Aide à la protection des troupeaux » s’est clôturé le 31 juillet. 19 éleveurs ont déposé un dossier de demande d’aide relatif à des chiens de protection et/ou des clôtures électrifiées. Le montant des dépenses prévisionnelles s’élève à plus de 70 777 € et le montant des aides à plus de 56 822 € (en hausse par rapport à 2023). Le comité Loup se réunira à nouveau en décembre pour échanger sur les mesures d’accompagnement complémentaires. C’est également en fin d’année que sera révisé l’arrêté préfectoral relatif aux zones d’éligibilité, afin que le plus grand nombre d’éleveurs puisse candidater sur les appels à projets qui rouvriront le 1er janvier 2025.
« UN PAS DE PLUS VERS LE DECLASSEMENT DU LOUP ! »
Depuis de nombreux mois, Jeunes Agriculteurs et la FNSEA s’élèvent pour dénoncer l’immobilisme absolu des politiques européennes qui ignorent la souffrance des éleveurs dans les zones colonisées par le loup, et demandent aux instances communautaires d’amender la Convention de Berne et la directive Habitats pour déclasser le loup afin de passer d’un statut d’une espèce strictement protégée à simplement protégée. L’Union européenne s’engage enfin sur ce chemin. Le Conseil des Ministres de l’Union européenne a voté pour le déclassement du loup et cela sera inscrit à l’ordre du jour du comité permanent de la Convention de Berne, prévu du 2 au 6 décembre prochain. La Présidente de la Commission européenne avait montré la voie en septembre 2023. Les Etats membres lui emboîtent enfin le pas aujourd’hui. C’est le fruit d’un travail syndical long et persévérant pour la FNSEA et ses associations spécialisées animales (FNO, FNB, FNPL, FNC, FNEC) avec l’appui du CEJA et du COPA auprès des décideurs communautaires et nationaux. Aujourd’hui une première étape indispensable vers le déclassement a été franchie. Celui-ci permettra enfin d’engager une vraie politique de régulation de la population lupine capable de protéger les éleveurs, de leur garantir de bonnes conditions de travail et de préserver leurs troupeaux. Jeunes Agriculteurs et FNSEA ainsi que les associations spécialisées animales resteront néanmoins extrêmement mobilisés pour obtenir le déclassement effectif du statut du loup. Ils réaffirment également leurs fortes attentes auprès des pouvoirs publics français et européens notamment quant à l’indemnisation des pertes indirectes, l’allègement des procédures administratives, et l’autorisation des tirs de défense.Le déclassement serait un signe positif dès lors que l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé que 2026 sera l’année internationale du pastoralisme. Maintenons le cap !
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