- février 2, 2025
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Melon : Bilan de saison 2024 !
A chaque campagne son record… encore une année atypique, avec des températures maximales sans excès et surtout des pluies fréquentes.
Les rendements sont très disparates d’une parcelle à l’autre et sont inférieurs aux moyennes des campagnes précédentes.
Pour les bio-agresseurs, l’année 2024 est caractérisée par
- Des symptômes de bactériose dès les baisses de températures : encore et toujours !
- Des symptômes d’oïdium à partir de fin juillet avec des observations sur des variétés pourtant porteuses d’une « bonne » résistance intermédiaire (variétés IR Px 1.2.3.5.3-5). Fréquence et intensité sont plus importantes qu’en 2023.
- Des pourritures de fruits en fort développement : didymella surtout, sclérotinia….
- Des présences d’héliothis fin aout à proximité de parcelles de sorgho
- Des symptômes de marquage d’écorce sur les parcelles d’arrière-saison
Et la détection d’un « nouveau champignon » créant des nécroses au collet des plantes : phomopsis cucurbitae (ou diaporthe melonis). Analyses réalisées par le LDA 33 sur 2 sites différents.
Les symptômes sont des nécroses au niveau du collet, avec des départs « proche » du sol. Ce champignon est d’origine tellurique.
Les symptômes sont facilement confondus avec ceux du didymella ou du macrophomina.
Les premières feuilles peuvent être desséchées. Pas d’impacts sont notés sur les fruits. A voir sur les rendements ?
La bibliographie (source ephytia) cite un champignon qui ne sévit pas en France !
Pour la bactériose, des symptômes sont visibles dès des baisses de températures et d’épisodes de forte humectation. Des symptômes sur fruits, avec de faibles fréquences et intensités peuvent être relevés. Les symptômes sur fruits montrent de petites taches mais qui pénètrent dans la chair.
Des différences de sensibilité entre variétés sont observées. Une variété peut être sensible sur feuilles, sur fruits ou les deux.
Pour l’oïdium, les symptômes sont visibles dès la fin du mois de juillet, avec des présences sur des variétés à bon comportement oïdium. Les fréquences et intensités sont variables entre variétés et entre parcelles. Et elles sont plus importantes que pour les dernières campagnes. Les applications de soufre demeurent la meilleure prévention contre l’oïdium. Attention ! Il faut améliorer les conditions d’applications en mouillant bien le feuillage.
Excepté pour la variété Arum, toutes les variétés commerciales semblent « touchées » par l’oïdium en 2024.
Suite à une étude européenne sur l’oïdium des cucurbitacées, avec de nombreux partenaires dont INRAE, GEVES et semenciers, d’autres races de podosphaera xanthii (Px) ont été dénombrées. Sur ces 11 races dénombrées, 2 sont caractérisées et sont nommées Px6 et Px7. (source information GEVES). Plusieurs races peuvent être en mélange sur une même parcelle.
Pour les pourritures de fruits, une forte recrudescence de didymella sur collets et fruits est observée. La présence sur collet : nécrose sans flétrissement de plante peut être aussi due à la présence de macrophomina. Ces deux bioagresseurs sont plutôt présents lors de saisons plutôt chaudes. Le didymella a engendré des pertes en parcelles de production avec parfois plus de 80% de pertes sur des parcelles. Les pertes sont plus importantes en parcelles de melons greffés mais le champignon est aussi présent en 2024 sur des plants francs. Ce champignon est à surveiller pour les campagnes futures !
Pour les autres maladies, fusariose ou verticilliose ont été peu présentes.
Pour le mildiou : toujours présent mais avec des intensités et des fréquences faibles en règle générale. Le mildiou semble bien maitrisé avec les applications préventives de spécialités commerciales à base de cuivre, soufre et du Ranman Top. En périodes à risques plus élevés, si les fréquences de traitements sont « moins » respectées, des symptômes de mildiou arrivent à être impactant pour la suite de la culture. Les spécialités à base de diméthomorphe sont désormais interdites. D’autres spécialités existent et d’autres sont en cours d’étude et (ou) d’homologation. A suivre !
Pour la cladosporiose, elle est présente avec des intensités et fréquences faibles et parfois difficiles à reconnaitre parmi d’autres symptômes sur feuilles (souvent en mélange avec bactériose et alternaria).
Suite à une campagne sans excès de températures, les symptômes d’anthracnose ont été peu importants sur fruits même s’ils ont été observés sur quelques parcelles.
Les symptômes d’alternaria peuvent être très présents sur des variétés. Ils ne créent pas vraiment de dégâts mais vu l’importance des taches sur les feuilles, cela a surement une influence sur la photosynthèse. Et donc par conséquence sur les rendements et (ou) la qualité des fruits ?
Pour les ravageurs, les pressions de pucerons ont été dans la normale.
Des pucerons peuvent être observés sur des variétés avec le gène Ag. Des prélèvements de pucerons ont été faits lors des campagnes 2023 et 2024 et analysés par l’INRAE (pour 2023, 2024 en cours), deux clones d’aphis gossypii sont présents sur le bassin sud-ouest ; ce qui pourrait expliquer que des foyers peuvent être observés sur des variétés Ag.
Les virus ont été observés mais ils n’ont pas causé de dégâts notoires sur fruits.
Pour les chenilles phytophages, des symptômes différents peuvent être observés : trous dans les fruits, dus aux pyrales ou sésamies ou des phénomènes de « broutage » d’écorce dus à des héliothis.
Pour des parcelles proche de sorghos, des dégâts d’héliothis ont pu être observés.
Les taupins sont présents dès les premières récoltes et créent toujours des dégâts sur fruits. Aucune solution n’est trouvée pour lutter contre ce ravageur !
Une particularité de la campagne 2024 est une forte présence de limaces et de loches dans les parcelles, créant des dégâts importants sur les jeunes plants.
En arrière-saison, sur des plantations de juillet et préférentiellement sur la variété Arum des symptômes de marquage d’écorce ont été dénombrés souvent avec de fortes fréquences et intensités. Ceci pourrait être la conséquence des baisses de températures de septembre, mais les causes exactes ne sont pas connues.
De nombreuses questions sont encore sans réponse et mériteraient des recherches fondamentales sur la biologie et l’évolution des pathogènes : bactériose, mildiou, didymella, anthracnose notamment.
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Contact 05.63.63.30.25 Sylvie Bochu – Chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne
Actualités phytosanitaires :
- Peu de changement pour la campagne 2025 !
- Attention ! Optimo tech, Zampro Max sont retirés et PPNU (Produits Phytosanitaires Non Utilisables) depuis le 20 novembre 2024
- Homologation en 2024 pour l’usage mildiou du Santhal Gold.
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- Pas de changements pour les insecticides et pas de nouveautés.