• février 8, 2025
  • Aucun Commentaire
  • 4

Melon Sud-Ouest : Une campagne 2024 maussade

Melon Sud-Ouest : Une campagne 2024 maussade

La 21e rencontre technique Melon Sud-Ouest, co-organisée par le CEFEL et la Chambre d’agriculture de Tarn-et-Garonne s’est déroulée en terre lotoise, à Saint-Paul-de-Loubressac, le 5 décembre dernier, réunissant les acteurs du bassin à l’issue d’une campagne 2024 maussade que chacun s’accorde à ne pas vouloir revivre.

C’est par le bilan économique de la saison, sur fond de météo maussade, qu’a démarré la réunion. Hélène Rouffaud a exposé les données recueillies par l’AIM. Le suivi des cotations hebdomadaires en calibre 12 met en évidence :

  • Des cours hauts début juin mais sur des volumes historiquement bas,
  • Un décrochage des cours dès mi-juin à cause d’une consommation poussive,
  • L’amélioration de la météo, d’abord dans le Sud-Est puis généralisée, permet une hausse des cours à partir du 20 juillet. Fin juillet, on arrive sur un creux de production au moment où la consommation est active. La situation de sous-offre se poursuit début août.
  • L’embellie météo se poursuit en août mais les cours se stabilisent dès la première semaine,
  • Le week-end du 15 août est marqué par une dégradation de la météo et des cours,
  • En septembre, les volumes baissent rapidement, plombés par une météo automnale : « L’été indien attendu n’est jamais arrivé » a conclu l’intervenante.

Le bilan sanitaire, impacté par des conditions climatiques peu favorables à la culture du melon, a été présenté par Sylvie Bochu, conseillère à la Chambre d’agriculture du Tarn-et-Garonne (lire ci-après).

L’expérimentation, condition de la performance technique

Après « une saison à oublier » selon les mots de la directrice du CEFEL Marie-Eve Biargues, « il est important d’être performant d’un point de vue technique ». Les essais conduits par le CEFEL poursuivent cet objectif.
Il en va ainsi des essais variétaux. Chaque année, la fiche variétés melon Sud-Ouest est élaborée à partir des observations réalisées par le Groupe Technique Melon Sud-Ouest et des résultats des expérimentations du CEFEL. Pour 2025, les trois nouvelles variétés qui font leur entrée ont été présentées par Françoise Leix Henry. En complément, avec sa collègue Camille Castebrunet, elle a enchainé sur une partie dédiée aux résultats 2024 des essais relatifs à la sensibilité variétale à la bactériose et à la cladosporiose d’une part, au mildiou et à l’oïdium d’autre part, conduits dans le cadre du projet COCOMEL jusqu’en 2027.
Après la pause, Camille Marzorato a pris la main sur les stratégies de lutte contre la bactériose et le mildiou. En ce qui concerne la bactériose, aucune stratégie n’a eu d’effets sur la bactériose, en nombre de feuilles tachées comme sur l’intensité d’attaques. De même, les différentes stratégies n’ont eu aucun effet sur fruits. Pour le mildiou, toutes les modalités ont permis de limiter les attaques sur feuilles.
La technicienne a poursuivi avec un travail sur la maîtrise du puceron, mené dans le cadre du plan d’urgence phytosanitaire pour la deuxième année consécutive. « L’an dernier nous n’avons pas eu de pucerons et cette année leur présence était très hétérogène. » a-t-elle indiqué. Pour poursuivre sur les observations  : les solutions de biocontrôle n’ont eu aucun effet, alors que la faune auxiliaire a eu une action positive sur la diminution de la population de pucerons. Cet essai se poursuivra en 2025.
Il a ensuite été question du projet COCOMEL (Action 3), soit une démarche de co-conception de modes de conduite culturale à bas niveaux d’intrants et adaptés au changement climatique. Les critères d’acceptabilité retenus ont été énoncés : pas de diminution de qualité, pas de baisse de rendement, baisse de l’IFT de 60% (CEFEL) et de 20% (producteur) …, baisse de l’irrigation et fertilisation de 10% (CEFEL et producteur), pas d’augmentation de la main d’œuvre…
C’est sur l’essai ECO’EAU – évaluation des stratégies d’irrigation pour économiser de l’eau- que s’est terminée la rencontre. L’objectif de ce dernier est de déterminer l’impact des restrictions hydriques sur la production de melon et d’évaluer l’utilisation de biostimulants afin de lutter contre ce stress hydrique. Pour 2025, des changements seront opérés sur la variété, le créneau de plantation, le biostimulant et le pilotage de l’apport en eau.

Dominique Forneris AA82