• avril 20, 2025
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Caprins : Le photopériodisme

Caprins : Le photopériodisme

Les caprins sous nos latitudes sont fortement saisonnés. Leur activité sexuelle est naturellement d’automne après le solstice d’été. La chèvre est sensible à la photopériode ce qui implique qu’il lui faut une succession de jours longs puis de jours courts pour rentrer en activité.

Après la saison sexuelle naturelle de septembre à fin février, l’animal se met en repos ce qui implique qu’il n’y a plus de cycles.
Les variations saisonnières sont liées à la sécrétion de la mélatonine, cette hormone est produite par l’information donnée par l’œil sur la lumière ou l’obscurité perçue. La mélatonine est secrétée uniquement la nuit par la glande pinéale. Les nuits longues favorisent la sécrétion de la mélatonine qui stimule la fonction de reproduction.
Pour la filière caprine principalement productrice de lait, ce phénomène a poussé les éleveurs à produire du lait en contre saison, afin de répondre aux besoins du marché (production de lait toute l’année).
Le traitement photopériode peut être appliqué aux caprins pour désaisonner la production laitière.
Le principe est l’imitation de jours longs par l’allumage d’éclairage suffisant et correctement placés puis par l’arrêt de l’éclairage et soit l’utilisation des jours courts naturels soit par l’implant de mélatonine qui donne l’information permettant aux animaux d’entrer dans une phase d’activité sexuelle.
Le traitement est appliqué aux mâles et aux femelles de l’élevage concernées par le désaisonnement.
Il faudra appliquer une période de jours longs (éclairage de 16 heures/jour) de 90 jours, les jours longs sont inhibiteurs à l’activité sexuelle. A l’issue de cette phase on appliquera une période de jours courts de 60 jours.

Attention ces jours doivent être respectés, on constate l’apparition d’un état réfractaire s’il y a des durées supérieures aux durées décrites ci-dessus.

Crédit Photo CA46 Duffourg Valérie

Les jours longs = 16 heures de lumière.

Les bâtiments doivent être équipés de néons fournissant au moins 200 Lux au niveau des yeux des animaux. Si vous êtes équipés, veillez à nettoyer les luminaires avant la période d’éclairage. Les éclairages perdent de la puissance au fil des ans, vérifiez autant que possible avec un luxmètre l’intensité de votre installation, dans le lot et au niveau du sol.
Plusieurs possibilités pour la phase « jours longs ». En fonction de vos heures de travail et surtout de sortie du bâtiments le soir vous pouvez utiliser l’éclairage continu ou les flashs.
Si vous sortez de la chèvrerie avant 20 h le soir vous pouvez utiliser les flashs (économie d’électricité) la lumière sera allumée de 6 h à 9 h puis de 22 à 24 h, il faut impérativement une phase de noir complet entre 20 h et 22 h.
Si vos horaires ne sont pas compatibles il faudra éclairer de 6 à 22 h en continu.

Les jours courts = maxi 12 h de lumière/jour.

Utilisation des jours courts naturels, ou si vous arrêtez les jours long avant mi-mars, sinon il faudra prévoir un implant de mélatonine.
En plus de ces critères à respecter, il faut :
Faire attention au choix des femelles qui vont être soumises au traitement lumineux,
Avoir un nombre de boucs suffisants et traités (jours longs/jours courts)
S’assurer que son système alimentaire et en phase avec le changement de période,
Pouvoir séparer les boucs des chèvres pendant la phase de jours cours de plus de 150 mètres sans pour autant les négliger.
Etc….
Le photopériodisme est une action technique qui ne s’improvise pas, n’hésitez pas à vous renseigner si vous êtes intéressé.

DUFOURG Valérie – Conseillère Caprin – Chambre d’agriculture du Lot – 07 70 12 38 13
Source Groupe Reproduction Caprine