- mai 16, 2025
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CIVO : Retour sur la journée technique sur la génétique du veau sous la mère à Varetz

Le 27 mars 2025, l’exploitation de M. Taurisson à Varetz (19) a accueilli une journée technique consacrée à la génétique du veau sous la mère. Organisée en partenariat avec le CIVO, la coopérative d’insémination d’Altitude et ELVEA 19, cette rencontre a rassemblé de nombreux éleveurs et professionnels venus approfondir leurs connaissances en matière de sélection génétique et de pratiques d’élevage.
La journée a débuté par la présentation de l’élevage par M. Taurisson, connu pour avoir vu naître deux taureaux phares pour la production : Noailles et Paho, deux demi-frères par leur mère, aujourd’hui diffusés par CREALIM. Leur mère, Inès, née en 2013, est toujours présente sur l’exploitation. Issue d’un croisement entre Arial et Ionesco, elle a donné naissance à neuf veaux (cinq femelles et quatre mâles) avec un intervalle vêlage-vêlage (IVV) moyen de 380 jours.
Marine Giroux, de l’UALC, a ensuite présenté une étude menée en 2021 sur 192 veaux sous la mère provenant de 22 élevages. Grâce à l’échographie, elle a pu analyser la composition corporelle (gras et muscle) des veaux, permettant d’évaluer leur état d’engraissement et la conformation de la carcasse avant abattage. Les résultats ont montré que les veaux sous la mère jugés comme très bons présentent des caractéristiques (superficies de noix d’entrecôte et des épaisseurs) comparables à celles de génisses de 15 mois destinées au renouvellement. Elle a aussi expliqué que si le persillé de la viande se développe surtout après la puberté, l’alimentation lactée pourrait déjà favoriser le développement de gras intramusculaire chez des animaux aussi jeunes. Les échos ont montré que les veaux maigres avaient tendance à être plus persillés que des veaux avec une bonne épaisseur de gras de couverture.
Les échanges ont permis d’aborder l’impact des pratiques d’élevage, du sexe et de la génétique sur la qualité des veaux. Notamment, les veaux de primipares (souvent issus du taureau d’IA GIMLI) affichent des performances similaires à ceux de multipares.
Autre sujet d’actualité : les conséquences des crises sanitaires sur le calendrier de reproduction et la disponibilité en veaux. Marine Giroux a souligné l’importance de l’IVV comme indicateur économique majeur. À l’aide d’un cas type de l’IDELE, elle a comparé deux scénarios : un troupeau de 60 vêlages, 12 génisses de renouvellement et 45 veaux sevrés vendus à 5 mois, avec un IVV moyen de 365 jours génère un chiffre d’affaires de 59 213 €. Si l’IVV passe à 400 jours, cela engendre une perte de 2 100 jours d’improductivité, soit un manque à gagner de 9 187 € en une année, uniquement en raison de la baisse du nombre de veaux nés.
Emmanuel Delcros, de la coopérative d’insémination d’Altitude, a ensuite exposé les outils d’aide à la gestion de la reproduction et du vêlage : détection des chaleurs, suivi de gestation, détection des vêlages, et ajustement de la minéralisation.
Enfin, un tableau comparatif a été présenté, mettant en balance deux systèmes de reproduction pour un même troupeau de 60 vaches. Le premier repose entièrement sur l’Insémination Animale (IA), le second combine 20 % d’IA avec trois taureaux de monte. En intégrant les coûts liés à l’IA, aux taureaux, aux échographies et aux patchs Estrotect, l’analyse révèle un écart de 3 074 € en faveur du système à 100 % IA. Pour clore la matinée, les participants ont pu visiter les bâtiments, observer les différents lots d’animaux, et découvrir la salle de tétée. La journée s’est terminée autour d’un cassecroûte convivial à base de produits locaux. Des échanges techniques riches et un moment chaleureux, appréciés par tous et chacun est reparti avec des idées concrètes pour améliorer ses pratiques d’élevage.
La production de veau sous la mère de l’EARL TAURISSON
- 28 veaux produits en 2024
- Poids moyens : 148,76 kg carcasse
- Age moyen : 162 jours
- Prix moyen : 11€09 kg carcasse