- juin 6, 2025
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Viande bovine : Vers une flambée des cours européens ?

En Union européenne, la décapitalisation exponentielle des cheptels bovins réduit l’offre de viande disponible à la consommation. L’emballement des cours des vaches O s’est étendu à la plupart des catégories d’animaux.
En Union européenne (UE) et dans chacun de ses Etats membres, les marchés de la vache de réforme « O » orchestrent l’ensemble des autres marchés de bovins viande, du broutard aux gros bovins mâles ou femelles. Compte tenu de l’ampleur des hausses observées ces dernières semaines, le mouvement n’est pas prêt de s’atténuer. En Irlande durant la semaine 15 close le 13 avril dernier, « les cotations de la vache O ont augmenté 74 centimes (cts) en quatre semaines pour atteindre 6,88 €/kg de carcasse, un record national et européen ! », souligne l’Idele dans une récente étude. Aux Pays-Bas, la hausse des cours est de 30 cts (5,69 €/kg) et en France, de 33 cts/kg (5,47 €/kg). En Pologne, le repli du Zloty par rapport à l’euro pèse sur l’évolution du cours de la vache O même s’il a quand même augmenté de 30cts/ kg en un mois.
Moins de vêlages
En UE, les hausses de prix des vaches de réformes « O » et de toutes les autres catégories est multifactorielle. Les prix élevés du lait dissuadent les producteurs de se séparer de leurs vaches. Et produire un veau laitier par an n’est plus la norme. Par ailleurs, l’UE manque de viande bovine. Le déficit devient structurel. La décapitalisation opérée les années passées impacte le renouvellement des troupeaux dans leur globalité, du veau de huit jours au gros bovins de 450 Kg, alors que la consommation européenne de viande reste dynamique. Et depuis plus de six mois, la baisse des naissances est accentuée par les ravages de la Fièvre catarrhale ovine dont on ne finit pas de mesurer l’ampleur. « En Irlande, le rythme soutenu des abattages des animaux ne suffit pas pour répondre aux besoins du continent en viande, analyse l’Idele. La baisse du nombre de vaches laitières (49 000 têtes ; -3% comparé à mars 2024) augure une nouvelle diminution de la production de viande à la fin de l’année et dans les années à venir ». Le nombre de génisses ayant vêlé a diminué de 10 % sur un an. En Allemagne, la production de viande bovine va diminuer dans les prochains mois, du fait du recul du cheptel observé l’an passé. En France, toujours moins d’animaux sont abattus « Au 1er semestre 2025, la production française de viande de gros bovins a totalisé 278 000 tonnes équivalent carcasses (téc), soit -3,9 % par rapport au premier trimestre 2024 d’après les données Normabev ».
Broutards et JB
Cette année, la baisse saisonnière des cours des broutards lourds, habituellement observée au printemps, est à peine perceptible. Les prix des animaux plus légers et des femelles poursuivent même leur hausse. « Après un pic en semaine 12 à 4,88 €/ kg vif, les Charolais U de 450 kg ont reflué à 4,76 € /kg vif en semaine 16 mais la cotation est supérieure de 33 % à l’année précédente, rapporte l’Idele. A contrario, les cours des catégories plus légères et des femelles poursuivaient leur hausse (5,18 €/kg ; +39 % pour le Charolais U de 350 kg /2024), l’offre dans ces gammes de poids étant restreinte du fait de la forte baisse automnale des naissances ». Sur le marché des Jeunes bovins, l’évolution des prix demeure très favorable. La production européenne baisse alors que la demande demeure ferme tant en Europe que dans les pays tiers du Maghreb ou des Balkans. En France, le JB U a gagné 50 cts/kg depuis le début de l’année pour atteindre 6,38 €/kg de carcasse en semaine 16 (+18 % /2024) et JB O. Et en Italie, seuls 306 000 bovins mâles et femelles ont été abattus, soit 9 % de moins qu’en 2023. Mais au 31 décembre 2024, le nombre de bovins mâles de 6 à 12 mois était en repli de 7 % à 299 000 têtes.