• juillet 24, 2025
  • Aucun Commentaire
  • 9

Valorisation du chanvre : Visite de l’usine de défibrage Virgocoop à Caylus

Valorisation du chanvre : Visite de l’usine de défibrage Virgocoop à Caylus

Le groupe a visité l’unité de défibrage du chanvre de l’usine de Caylus

 

Les membres du conseil de développement du PETR grand Quercy sont allés visiter la nouvelle usine de défibrage du chanvre mise en place par la coopérative Cadurcienne Virgocoop. Elle permet de travailler le chanvre cultivé sur le Quercy pour vendre les fibres aux utilisateurs (textiles, bâtiment, paillage…).

 

Cultivé pendant des siècles sur le Quercy, le chanvre a été remplacé par l’arrivée du coton puis des fibres synthétiques au vingtième siècle. Pourtant cette plante très écologique qui se cultive sans irrigation ni intrants fournit des fibres textiles et techniques particulièrement intéressantes par leur robustesse et leurs multiples qualités. Quelques Lotois novateurs ont décidé de le remettre en selle pour répondre à une demande croissante de matériaux écologiques. A la genèse du projet, Johann Vacandare explique le départ de cette aventure « la société Lozérienne Tuffery cherchait des fibres de chanvre pour proposer des vêtements authentiquement Français. Un maçon de Caylus voulait de la chènevotte pour réaliser des constructions en béton de chanvre, et d’autres utilisateurs aussi. Alors, nous avons décidé de remonter une filière locale et créé la coopérative Virgocoop en 2018. Nous sommes une dizaine de salariés et nous travaillons à valoriser le chanvre produit ici par les agriculteurs…»

Le directeur de Virgocoop, Johann Vacandare, a expliqué les différents produits fabriqués à partir du chanvre

Atelier et usine

Mais cette petite équipe a vite compris que tout le savoir-faire textile français avait été perdu au profit des fabricants asiatiques qui ont capté ce marché. Il fallait donc reconstituer l’ensemble de la filière comme le souligne Johann Vacandare « nous avons du racheter le dernier atelier de tissage en activité près de Castres, avec d’autres partenaires, afin de pouvoir tisser des fils de chanvre mais aussi de laine de brebis, ou de mélange laine-chanvre. Encore fallait-il pouvoir produire ce fil, c’està-dire défibrer les tiges de chanvre que nous livrent les agriculteurs. C’est pourquoi nous avons racheté une ligne de défibrage d’occasion que nous avons implantée à Caylus. Nous l’avons adaptée à la fabrication des fibres que souhaite notre atelier et notre clientèle… » En pratique, les agriculteurs réalisent des balles rondes de chanvre, tout comme le foin, qui arrivent à l’usine de Caylus. Elles sont chargées sur la ligne de défibrage où plusieurs étapes vont permettre de séparer la fibre de la chènevotte, enveloppe qui va servir dans la construction de matériaux isolants comme le béton de chanvre ou les enduits au chanvre. L’intérêt de cette plante est que tout se vend et peut être valorisé de plein de façons différentes. Johann Vacandare précise « les fibres textiles sont vendues aux fabricants de vêtements, de chaussures, de toiles et autres matériaux de confection. Quant aux fibres dites techniques, elles partent dans la construction, le paillage des végétaux, les litières des animaux y compris les animaux d’élevage… Mais elles peuvent aussi servir dans l’industrie de la plasturgie ou de la biochimie car elles sont à la fois légères, robustes, et remplacent avantageusement le plastique aujourd’hui délétère pour la planète… » Les membres du conseil de développement ont profité de cette visite pour découvrir l’unité de défibrage qui commence à monter en puissance. La coopérative Virgocoop compte plus de 430 sociétaires (fondateurs, clients utilisateurs, citoyens…) et travaille avec 80 producteurs locaux de chanvre. Elle commercialise ses fibres sur plusieurs pays, France, Italie, Espagne, Pays de l’Est…