- juillet 23, 2025
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Efficience de l’eau : L’irrigation évolue vers une meilleure efficacité

L’irrigation est essentielle à la sécurisation de nombreuses cultures. Elle permet en effet une bonne performance, à la fois en termes d’optimisation du rendement et de garantie de la qualité. Elle aide aussi à mieux maitriser les apports d’intrants en prévoyant de façon plus précise les besoins des plantes.
Afin de gérer au mieux l’apport en eau des plantes, les agriculteurs irrigants peuvent s’appuyer sur des outils de pilotage de l’irrigation. Ceux-ci visent à apporter suffisamment d’eau à la culture pour satisfaire ses besoins, tout en évitant les excès (ce qui induit une augmentation des charges, un lessivage de fertilisants, une dégradation de la structure du sol, des prélèvements supplémentaires dans les cours d’eau…). On estime à ce jour que les outils de pilotage permettent une économie potentielle de 10 % à 15% d’eau (AEAG, 2018). Dans un contexte de changement climatique avec des températures parfois élevées, l’eau est une ressource fondamentale.
Le pilotage fin de l’irrigation permet d’économiser de l’eau
Irrigation raisonnée
Une irrigation raisonnée et maîtrisée repose sur plusieurs questions : quand commencer l’irrigation ? Quelle dose apporter ? Comment la fractionner ? Comment prendre en compte les pluies ? Quand arrêter l’irrigation ? Les outils de pilotage de l’irrigation visent à répondre à ces questions via différentes méthodes :
1 Mesures directes sur la plante
• Mesure du potentiel foliaire via les chambres à pression : cela permet de quantifier la transpiration de la plante. Lorsque la plante subit un stress hydrique important, ses mécanismes de régulation provoquent la fermeture des stomates, ce qui se traduit directement par une augmentation du potentiel foliaire. Cet outil est notamment utilisé sur quelques parcelles de vignes dans le Gaillacois.
• Le radiothermomètre infrarouge : quand les stomates de la plante se ferment, sa température augmente, ce qui indique à nouveau un état de stress hydrique élevé.
• Le pépista : il s’agit d’un capteur qui mesure en continu les microvariations de diamètre des rameaux ou des fruits. Au cours de la journée, le diamètre diminue, puis retrouve sa taille initiale pendant la nuit. Le fait de ne pas retrouver le diamètre initial est identifié comme un stress de la plante, qui permet d’adapter les durées d’irrigation
2 Mesures de l’humidité du sol
• Les mesures peuvent être effectuées à l’aide de sondes tensiométriques ou capacitives qui renseignent sur l’état hydrique du sol. Elles sont alors associées à des règles de décision et nécessitent systématiquement une interprétation. Les sondes tensiométriques sont l’un des outils de pilotage les plus largement utilisés et les plus abordables. Les sondes, implantées dans le sol en début de saison, y restent tout au long du cycle et mesurent la capacité des plantes à extraire l’eau du sol pour satisfaire leur développement. Cet effort est plus fort (tension élevé) quand il y a moins d’eau disponible dans le sol. Il est souvent plus important de regarder l’évolution des courbes que leurs valeurs en tant que telles. A chaque saison d’irrigation, la Chambre d’Agriculture du Tarn équipe une vingtaine de parcelles de références afin d’aider les agriculteurs à piloter au mieux l’irrigation (programme Ogaya). La Chambre d’agriculture du Lot est également impliquée dans ce programme.
3 Bilan hydrique (téléchargeable sur le site de la Chambre d’agriculture du Tarn)
• Il s’agit d’une méthode de calcul de l’état de remplissage du réservoir d’eau du sol. Pour cela, il est nécessaire d’avoir une bonne connaissance du sol, de sa texture, de sa profondeur et la profondeur d’enracinement de la culture en place. A cela s’ajoute au fur et à mesure de la campagne, la prise en compte des données climatiques (ETP et pluies), de l’irrigation apportée et des besoins quotidiens de la culture en fonction de son stade cultural. Le bilan hydrique permet également de faire des prévisions en intégrant dans le modèle de calcul les prévisions météo (ETP et pluies). Cela permet de déterminer en amont la date et la dose d’irrigation à apporter
Approches complémentaires
Ces approches peuvent bien sûr être utilisées de façon complémentaire. Si vous êtes intéressé, des aides existent pour développer le pilotage de l’irrigation. Les conseillers de la Chambre d’agriculture sont à votre disposition pour répondre à vos questions sur ces aides mais aussi de manière générale sur la réglementation sur l’eau. Les données utiles et les conseils de la Chambre d’agriculture pour améliorer l’efficience de l’eau sont disponibles tout au long de la campagne d’irrigation à travers différents supports disponibles sur simple demande.
Chambre d’Agriculture du Tarn