- août 4, 2025
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Incendie de Sauliac-sur-Célé : La solidarité rurale en renfort des pompiers

Cet incendie a brûlé 80 hectares en seulement quelques heures
Un incendie déclenché par un orage a brûlé 80 hectares de bois et landes sur Sauliac. Il a pu être maîtrisé grâce à la mobilisation des pompiers mais aussi de tous les agriculteurs et habitants qui leur ont prêté main forte. Un bel élan de solidarité rurale qui montre que ces valeurs existent encore au cœur de nos campagnes.
Le violent orage qui a traversé le Lot le mercredi 25 juin a provoqué de sévères dégâts aux cultures et installations agricoles. Vers 16 heures, un éclair particulièrement puissant est tombé sur le causse au dessus de Sauliac, dans un bois appartenant à l’éleveur Jean Bernard Lompech qui raconte « j’ai entendu cette forte détonation à quelques centaines de mètres de la ferme. J’ai regardé par la fenêtre et quelques minutes après, j’ai aperçu un panache de fumée. J’ai vite compris que le feu avait pris au milieu du bois. Un autre habitant de la vallée a également vu l’incendie débuter. Aussitôt, nous avons téléphoné aux pompiers qui ont mobilisé les premiers camions pour intervenir. Le problème majeur est que cet endroit est très inaccessible, en bordure de falaise et en forte pente. Le seul accès est l’étroit chemin qui part de notre ferme et qui me sert à accompagner les brebis que j’y amène en pastoralisme durant l’été. J’ai donc guidé les premiers secours mais on s’est vite aperçu que la végétation très sèche et les arbres morts constituaient un support favorisant une progression fulgurante de l’incendie…»
La végétation a été totalement calcinée par la puissance du feu
Mobilisation et solidarité
La complexité du terrain et l’avancée rapide du feu dans plusieurs directions a alors poussé le commandement des pompiers à demander le renfort d’autres équipes décentralisées et l’intervention des moyens aériens, un canadair en provenance de Nîmes et un avion larguant du produit retardateur. Conscients du défi et de la course de vitesse qui s’engageait, les agriculteurs de la commune ont immédiatement rempli leurs tonnes à eau et à lisier pour appuyer ces moyens incendie. Certains ont arrosé les chemins et les bordures pour ralentir la progression du feu. D’autres ont réalimenté la citerne de la ferme servant aux pompiers en allant chercher de l’eau au lac de Nougayrac. La lutte se prolongeant, plusieurs femmes et bénévoles ont réalisé des casse croutes pour alimenter les pompiers qui se relayaient sur le front du feu. Les chasseurs ont également participé à l’opération de façon spontanée en donnant un coup de main. Jean Bernard Lompech précise « la mobilisation et la solidarité ont été exemplaires. Nous avons guidé les pompiers sur ce terrain d’accès très difficile. Les habitants ont joué le jeu en parfaite coordination avec les pompiers et la Préfecture. Il faut dire que la situation l’exigeait car l’incendie a été fulgurant sous l’effet de la canicule, de la sécheresse et du terrain. Je pense que la bonne coordination entre tous les intervenants a permis d’éviter le pire qui se profilait. Le feu a finalement été circonscrit vers 22 h 30 et n’a pas atteint la ferme. Il n’y donc pas eu de dégâts graves aux équipements. Je veux remercier les pompiers et toutes ces personnes qui se sont engagées spontanément et ont fait du bon travail totalement bénévole. Cela prouve que la solidarité et l’entraide sont encore des valeurs bien vivantes au cœur du monde rural, et je m’en félicite…»
Jean-Bernard Lompech montre où l’incendie a commencé
Risques d’incendie accrus
En parcourant les bois non touchés par l’incendie autour de la ferme, on constate des arbres, principalement des chênes, qui sont morts, troncs et branches secs. Ces arbres constituent un foyer privilégié pour le développement du feu. Jean Bernard Lompech explique « on voit aujourd’hui l’effet réel du changement climatique sur la végétation. Depuis quelques années, les étés caniculaires et secs ont provoqué la mort de plus en plus d’arbres qui ne résistent pas aux excès des températures. Ce phénomène s’amplifie et sur certains sols très pauvres et rocailleux du causse, près de la moitié des arbres ont déjà succombé. C’est dommageable pour l’environnement, la biodiversité, et cela accentue l’ampleur des éventuels incendies comme on l’a vu ici. Ces arbres morts flambent et alimentent le feu, accélérant sa propagation. Je suis très inquiet pour l’avenir de ce territoire dont les bois représentent les trois quart de la surface. Le réchauffement climatique va avoir des conséquences dramatiques et il faut s’y préparer dès maintenant…»