[Vidéo] Canicule et sécheresse : les agriculteurs du Lot au bord du gouffre

Dans le sud du Lot, les terres craquent sous le soleil brûlant. Depuis plus d’un mois, aucune goutte de pluie n’est venue soulager les sols calcaires, déjà pauvres en ressources. Laurent Carles, agriculteur céréalier, observe avec inquiétude ses champs de tournesols. « La plante ne dépasse même pas dix centimètres », déplore-t-il. Sans irrigation possible, il s’en remet entièrement aux caprices du ciel. Résultat : une récolte qu’il qualifie de « catastrophique », avec des pertes estimées à 50 %.

Ce n’est pas la première fois que le climat lui joue des tours. En juin, la chaleur extrême avait déjà compromis la floraison du blé, entraînant une baisse de rendement de 20 % par rapport aux années précédentes.

Irrigation interdite, mais jugée vitale

Face à cette situation, certains agriculteurs prennent des décisions risquées. Kevin Blanjou, jeune exploitant, continue à irriguer ses champs de maïs malgré une interdiction préfectorale. « Je sais que je risque une amende, mais si je ne fais rien, je perds tout », explique-t-il. Pour lui, l’enjeu est clair : sauver sa récolte et éviter une perte de 75 000 euros sur ses 25 hectares.

L’eau qu’il utilise provient d’une nappe phréatique alimentée par une rivière locale. Il sait que les sanctions peuvent aller jusqu’à 3 000 euros en cas de récidive, mais il estime que l’État ne compensera pas ses pertes. « Le ‘quoi qu’il en coûte’, ce n’est pas pour nous », lance-t-il, amer.

Source : franceinfo.fr