• août 22, 2025
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L’État débloque un fonds d’urgence de 8 millions d’euros

L’État débloque un fonds d’urgence de 8 millions d’euros

En visite dans l’Aude la veille de l’Assomption, la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a annoncé le soutien de l’État français aux agriculteurs victimes des incendies, avec un fonds d’urgence doté de huit millions d’euros. 

 

L’annonce était attendue par les syndicats agricoles après l’incendie exceptionnel qui a ravagé plus de 16 000 ha dans l’Aude. A l’heure où ces lignes sont écrites, le feu qui aurait été volontairement déclenché le 5 août dernier est fixé, maîtrisé mais il n’est pas encore éteint, a indiqué la préfecture. « Il ne sera pas éteint avant plusieurs jours » a -t-elle affirmé expliquant que les températures élevées étaient susceptibles de le faire repartir. D’autant que l’est du département était encore, le 17 août, classé en « risque extrême ».

 

Avances de trésorerie

C’est dans ce contexte que la ministre de l’Agriculture, Annie Gevenard, est venue à la rencontre des agriculteurs le 14 août pour les assurer du soutien de l’État et leur exprimer sa « solidarité » dans ces moments particulièrement pénibles. En visite à Saint- Laurent-de-la-Cabrerisse, village viticole sinistré par l’incendie, elle a visité les parcelles endommagées et rencontré les professionnels de la filière parmi lesquels Jérôme Despey, premier vice-président de la FNSEA. La ministre a annoncé une série de mesures pour venir en aide aux agriculteurs et viticulteurs sinistrés. Il s’agit tout d’abord de la mise en place d’un fonds d’urgence de 7 millions d’euros (M€) pour indemniser les dégâts. « Ce sont des crédits nationaux déjà obtenus et validés en interministériel (…) La répartition de ce fonds d’urgence est confiée au Préfet de département pour s’assurer de répondre aux besoins au plus près du terrain », précise-t-on au cabinet de la ministre. Annie Genevard a demandé « au préfet de verser en urgence une avance de trésorerie d’un maximum de 10 000 euros pour les agriculteurs qui en feront la demande dans les 16 communes sinistrées et d’ouvrir le guichet à cet effet dans les 15 prochains jours. », ajoute un communiqué du ministère. A ces 7 M€, s’ajoutent un million d’euros destinés « à la prise en charge ciblée de cotisations sociales par la MSA pour les agriculteurs en difficulté ». Les agriculteurs sinistrés pourront également bénéficier d’un dégrèvement de la taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFNB) et recourir recours à l’activité partielle pour les salariés des exploitations concernées.

Accès à l’eau

« Ces annonces sont à la hauteur de la gravité de la situation et témoignent d’une volonté d’agir rapidement pour soutenir nos agriculteurs et viticulteurs. Mais cette crise nous rappelle aussi l’urgence de préparer l’avenir. L’accès à l’eau est une condition essentielle à la résilience de notre agriculture. Il est indispensable de faciliter le stockage de l’eau et de débloquer les freins administratifs qui entravent encore trop de projets. Dans les Corbières comme ailleurs, il nous faut accompagner nos territoires face aux effets du changement climatique, en apportant des solutions concrètes, durables et adaptées au terrain », a réagi Jérôme Despey, sur son compte X. « Le premier objectif est atteint après cette annonce. Ces 8 millions d’euros sont vitaux pour notre profession et on attend la suite», a ajouté pour sa part Ludovic Roux, président de la chambre d’agriculture de l’Aude. Sur les 16 à 17 000 ha détruits, pas moins de 2 000 ha de vignes, de terres agricoles et de bâtiments ont été détruits ou endommagés par le feu, la fumée ou les produits retardants. Dans le cas de la vigne touchée par le feu, l’arrachage des ceps n’est plus une option. Replanter coûte environ 15 000 euros l’hectare.

 

Christophe Soulard

 

©Photos : DR capture X