• octobre 7, 2025
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L’ensemble des syndicats unis pour sauver l’abattoir de Saint-Céré

L’ensemble des syndicats unis pour sauver l’abattoir de Saint-Céré

Un rassemblement intersyndical – FDSEA, Coordination rurale, Confédération paysanne et Jeunes agriculteurs du Lot – a eu lieu le lundi 6 octobre devant la préfecture du Lot pour dénoncer la suspension de l’abattage porcin à Saint-Céré et défendre l’outil indispensable à la souveraineté alimentaire locale.

Une centaine d’éleveurs et agriculteurs avaient répondu à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales, pour récuser la suspension de l’abattage des porcs à l’abattoir multi-espèces intercommunal de Saint-Céré, advenu le 19 septembre sur décision préfectorale. Cela faisait suite à des non-conformités relevées par les services sanitaires lors de la dernière inspection. La totalité de l’activité de la structure est menacée, mettant également en péril l’abattage des bovins, ovins et caprins. Nombreux se sont félicités que la cause soit parvenue à dépasser les clivages syndicaux autour d’une volonté commune d’avancer pour un projet d’avenir.

Stéphane Pons, président de la chambre d’agriculture du Lot, s’est montré résolu dans l’adversité à poursuivre les échanges avec la préfecture pour « trouver une solution et une sortie honorable » à cette crise dans l’intérêt de l’élevage local afin de préserver les circuits courts : « La démarche est à mener en deux temps : régler le problème à court terme avant de bâtir un projet collectif pérenne. » Car s’il y a certes un enjeu sanitaire à résoudre, il reste mineur, et l’abattoir demeure avant tout un outil de service, vital pour l’avenir de toute la filière départementale.

Profession et élus locaux unis pour la cause

Christophe Bonnet, président de la FDSEA, réclamait de pouvoir être accompagné par les services de la préfecture dans la nomination d’un conciliateur pour mettre en place une meilleure gouvernance, ce qui aurait le mérite de résoudre dans l’immédiat les difficultés liées à l’emploi des salariés et de limiter les dommages économiques collatéraux.

Serge Rigal, président du département, ainsi qu’une dizaine de maires locaux avaient décidé de s’associer à leurs revendications. Vincent Labarthe, vice-président de la région Occitanie en charge de l’Agriculture, avait lui-même fait le déplacement : « déterminé pour éviter la fermeture de cet abattoir multi-espèces » dont le territoire a tant besoin, il a invité les acteurs à se rapprocher des instances gersoises qui sont déjà parvenues à résoudre un problème similaire, par la création d’une SAS, présidée par une agricultrice avec l’appui d’un référent technique.

Sylvain Barbié, utilisateur de l’abattoir au sein de son atelier de transformation Castel-viandes, alertait sur l’intérêt stratégique de la proximité de cet outil et le risque d’allonger les temps de trajet des animaux pour leur abattage.

Car, somme toute, aucune analyse sanitaire n’est défavorable à l’établissement, les injonctions ne concernant qu’une modernisation des outils et la nécessité de trouver les financements adéquats.

En fin de matinée, une délégation de l’ensemble des partenaires a été reçu par la préfète Claire Raulin, qui a écouté les revendications, mais a justifié sa décision. Elle a cependant informé la profession qu’un plan d’action allait être établi dès l’après-midi avant présentation aux services de l’état le lendemain matin, en partenariat avec la communauté de communes Cauvaldor qui détient la compétence financière pour faire fonctionner l’établissement. Dès l’après-midi, ce plan d’action sera présenté à l’ensemble des partenaires.

Dans l’attente, la profession reste très mobilisée pour défendre cet outil.

Crédit photo: Clémentine BASSET