- avril 13, 2022
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Transhumance en Quercy Bilan et perspectives
L’assemblée générale de l’association s’est tenue le 17 mars à Mauroux sous la présidence de Jean-Louis Issaly. Eleveurs, propriétaires fonciers et collectivités territoriales sont unis pour continuer à développer cette activité de pastoralisme de plus en plus nécessaire à la gestion du territoire.
Avec 18 éleveurs adhérents, dont un du Cantal et un de Corrèze, l’association continue de se développer, notamment grâce à la création du troupeau d’agnelles. Elle travaille désormais avec les propriétaires de huit associations foncières pastorales situées autour de la vallée du Lot et du Célé, zones en déprise agricole qui sont soumises à de forts risques d’incendie. Les surfaces pâturées sont également en augmentation, à 1652 ha en 2021. Mais Jean-Louis Issaly soulignait que la demande de pâturage est croissante alors que le nombre de brebis mises à disposition par les éleveurs est en baisse. La faute à la démographie de la filière ovine avec la diminution du nombre d’éleveurs et la difficulté à renouveler les générations. Les responsables ovins présents soulignaient cependant le grand plan de relance qui a été lancé par toutes les organisations de la filière pour redynamiser cette production et reconquérir des brebis. Ils en attendent des résultats positifs dès cette année.
Reconquête des espaces embroussaillés
L’association travaille depuis bientôt vingt ans à cette mission initiée et appuyée par le Conseil Départemental. Jean-Louis Issaly en remerciait la collectivité, ainsi que les propriétaires fonciers qui confient leurs surfaces aux éleveurs via les associations foncières pastorales. Il insistait sur le travail des nombreux partenaires qui sont impliqués dans cette activité, Adasea.doc, Chambre d’agriculture, Ovilot, Organisations de Producteurs, Parc Naturel Régional, Municipalités… C’est une mission très fédératrice au service du territoire. Il était d’ailleurs rappelé que les propriétaires fonciers ont aujourd’hui l’obligation d’entretenir leurs surfaces pour éviter notamment les risques d’incendie. Certains l’ont bien compris mais d’autres l’ignorent encore ! Sur le terrain, on constate que la disponibilité foncière est croissante et nécessite donc davantage de pâturage. Il remerciait également les bergers et le personnel qui assurent le suivi de ces troupeaux.
Troupeau d’agnelles
L’initiative lancée en 2016, puis momentanément interrompue, a été reprise. La création d’un troupeau d’agnelles permet d’en tirer les premières conclusions. En 2021, 482 agnelles ont été amenées sur le plateau de l’AFP libre de Mauroux avec un réel volontarisme des propriétaires fonciers qui ont compris l’intérêt de faire entretenir leurs friches. 260 hectares ont ainsi pu être pâturées en trois phases, dont certaines vignes de novembre à février. Le vigneron Eric Boudet en expliquait les avantages car les agnelles consomment à la fois l’herbe et les restes de rafles éliminant ainsi les larves de vers. Cette initiative permet à la fois de soulager les éleveurs, de bénéficier de ressources fourragères gratuites et d’élever ces agnelles en plein air intégral. L’expérimentation est d’ailleurs suivie de près sur le plan sanitaire et de la croissance de ces animaux, ainsi que leur retour en élevage. Globalement, cette démarche donne de bons résultats et il a donc été décidé de renouveler l’opération en 2022 sur ce même territoire de l’ouest du Quercy blanc. Jean Louis Issaly concluait cette assemblée en se félicitant de la reprise de la transhumance Rocamadour-Luzech au mois d’avril, un événement attendu qui est un formidable vecteur promotionnel de cette activité pastorale.