- mars 1, 2023
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Crise de la noix : La Fdsea et les Ja réunissent la filière
Le syndicalisme a réuni l’ensemble des opérateurs de la filière le 14 février à Soulomès pour tenter de trouver des solutions à la crise sans précédent que traverse cette production. Les représentants politiques du département et de la région étaient également présents, ainsi que la DDT.
Mévente et prix effondrés
Cette rencontre commençait par un état des lieux du marché de la noix. Une production aujourd’hui confrontée à une surproduction mondiale doublée d’une consommation en baisse, la noix n’étant pas considérée comme un produit essentiel en période de crise. Comme la récolte 2022 a été plus abondante que prévu, les producteurs et les organismes metteurs en marché se retrouvent avec des stocks importants qui ne partent pas ! L’inquiétude grandit dans les exploitations agricoles avec de vrais problèmes de stockage et de conservation des noix à la clé. Par ailleurs, les quelques lots qui sont vendus partent à des prix très bas, parfois totalement déconnectés des coûts de revient ! Le président de la FDSEA, Alain Lafragette, rappelait que cette filière pèse aujourd’hui lourd sur le département, autant que l’élevage ovin. La décennie2010 ayant été très favorable à ce fruit, avec des prix élevés, beaucoup d’agriculteurs ont planté des noyers. Par ailleurs, Les associations d’irrigants sont aussi très inquiètes car les noyeraies représentent une grande partie de leurs surfaces adhérentes. C’est la viabilité même des réseaux d’irrigation qui pourrait pâtir de leur défection ! Cette crise inquiète donc la profession au plus haut point.
Démarches prioritaires
Le tour de table des différents opérateurs montre que le problème d’assainissement du marché est mondial et nécessite une stratégie globale de la filière noix Française sur plusieurs années. Il ne peut pas être résolu rapidement. Le syndicalisme cherche donc des solutions d’urgence pour répondre aux problèmes actuels des producteurs. Le stockage des noix est un enjeu crucial pour conserver leur qualité. Les responsables de la coopérative Lipequ (Perlim) soulignaient la disponibilité de chambres froides autrefois destinées aux pommes du Limousin, qui pourraient accueillir ces noix. Mais qui va payer le transport et les frais énergétiques ? Un autre problème est le désarroi des nuciculteurs qui se retrouvent sans possibilité de vendre, et sont plongés dans l’angoisse. Seule une aide à l’exploitation pourrait soulager cette situation. Mais côté soutien, il n’existe que le FASS (Fonds d’Action Sanitaire et Social) géré par la MSA avec des moyens financiers très limités.
La filière Française est donc appelée à s’unir pour demander d’une seule voix une dotation exceptionnelle du FASS afin de pouvoir intervenir en urgence chez ces producteurs. La MSA souhaite cibler les nuciculteurs les plus en difficulté et propose aussi des groupes de parole pour soulager ce fardeau. La Chambre d’agriculture a déjà lancé un recensement des stocks des producteurs pour évaluer la situation de façon plus précise, au cas par cas. Enfin, pour tenter de désengorger le marché, la filière demande une grande campagne nationale de promotion de la noix Française, appuyée par les pouvoirs publics, et ciblée sur les consommateurs du pays. Seule une relance de la consommation des ménages Français pourrait aider à écouler les stocks et à redresser le marché.
Vincent Labarthe pour la Région et Rémy Branco pour le Département ont promis leur appuis afin de soutenir ces demandes de la profession.