• juin 19, 2022
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Transition agricole Chercheurs et acteurs échangent à Figeac

Transition agricole Chercheurs et acteurs échangent à Figeac

L’académie d’agriculture de France a tenu une séance décentralisée le 1er juin au Lycée agricole de Figeac sur un thème fort « comment trouver ensemble les voies d’une transition agricole réussie ?». Des chercheurs Français et différents acteurs ont témoigné sur leurs expériences.

Cette séance était organisée par la coopérative Fermes de Figeac, l’académie d’agriculture et l’établissement agricole Animapôle. Le directeur de Fermes de Figeac, Guillaume Dhérissard, lançait les débats en soulignant la nécessité de passer à l’action en trouvant des solutions à cette transition. En pleine période de remise en cause de ses pratiques et de ses objectifs, l’agriculture Française et Lotoise s’interroge sur son avenir. Après soixante dix années d’après guerre entièrement vouées à l’intensification de la production avec des pratiques très impact antes pour l’environnement, de nouveaux enjeux ont émergé. Pour répondre au défi du changement climatique, du maintien de la biodiversité ou de l’économie de carbone, notre agriculture doit se réinventer en profondeur. Comment accompagner cette transition fondamentale et impliquer ses acteurs, tel était le thème de cette séance riche en concepts et en témoignages.
Regards de chercheurs
La première partie était consacrée au témoignage de plusieurs chercheurs qui travaillent sur le sujet dans différents domaines. François Papy, académicien, insistait sur la nécessité d’associer les connaissances théoriques aux savoirs pratiques des gens du terrain. Ces derniers ont été trop longtemps ignorés et sous-estimés. Il convient aujourd’hui d’assembler les deux types de connaissances afin de faire émerger des solutions plus localisées mieux adaptées à la diversité des contextes locaux. C’était ensuite Isabelle Goldringer, généticienne INRAE, qui présentait son travail de recherche participative sur la biodiversité génétique des variétés de blé. S’inscrivant dans l’agro-écologie, à la demande de producteurs bio, elle a mis au point une méthode alternative de sélection variétale basée sur l’évaluation directe en ferme par les agriculteurs bio. L’objectif est d’obtenir des variétés plus résistantes et mieux adaptées aux utilisations locales. Enfin, Célia Auquier, géographe à AgroParisTech, présentait son étude sur l’identification des marqueurs de territoire. La démarche consiste à aller à la rencontre des habitants du territoire pour trouver ces marqueurs communs au monde agricole, rural ou culturel d’un même lieu. Elle a montré la nécessité de mobiliser des médiateurs pour dépasser les conflits d’usage et trouver des voies d’intérêt partagées.
Témoignages des acteurs
Différents acteurs intervenaient ensuite pour faire part de leurs initiatives. Paul Grousset, le responsable de l’exploitation agricole du Lycée de la Vinadie, expliquait comment la ferme expérimente l’agro-écologie à travers les changements de pratiques testés en conditions réelles. L’expérience du terrain mérite d’être menée à bien pour une adaptation locale des pratiques. Philippe Andlauer, directeur du Parc Naturel Régional des causses du Quercy, présentait la démarche de son organisation pour valoriser les atouts culturels et patrimoniaux de ce territoire aux qualités exceptionnelles. Bruno Lion, directeur du GIP transition Occitanie, expliquait le fondement des outils mis en place au niveau régional pour trouver les voies de cette transition qui doit être construite jour après jour par les différents acteurs du monde agricole et de la ruralité. Enfin, Vincent Labarthe, vice président de la Région en charge de l’agriculture et président du grand Figeac, concluait cette conférence en remerciant tous ces intervenants et en se félicitant de la mobilisation de tous les acteurs pour trouver les voies de cette transition agricole.