• octobre 3, 2022
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Producteurs en vente directe : La crise sanitaire au cœur des préoccupations

Producteurs en vente directe : La crise sanitaire au cœur des préoccupations

Réunis en assemblée générale le 7 septembre à Reilhac, les producteurs Lotois ont principalement débattu de la terrible crise sanitaire qui a touché la filière au printemps avec de lourdes conséquences qui vont durer dans le temps.

 

Les producteurs de palmipèdes gras ont subi de plein fouet l’épidémie du printemps, voyant leurs animaux abattus pour contamination ou prévention. Les couvoirs Français ayant également été touchés, le repeuplement des élevages va prendre beaucoup de temps, générant de lourdes pertes économiques. C’est une crise extrêmement grave que traverse cette année la filière avicole Lotoise, notamment les producteurs de palmipèdes gras. Tous ont été touchés de près ou de loin par l’épidémie fulgurante de ce printemps. Les nombreux élevages contaminés ont vu tous leurs oiseaux abattus, les élevages voisins également par précaution, mais même les exploitations non concernées subissent le contrecoup de la fermeture des couvoirs avec l’impossibilité de retrouver des canetons pour repeupler leurs élevages. Alors que les producteurs finissent d’écouler leurs derniers stocks de produits, la fin d’année 2022 et le premier semestre 2023 s’annoncent particulièrement difficiles. Avec des élevages à l’arrêt total, une pénurie de produits à base de canard gras, et une clientèle qui va devoir acheter d’autres viandes, l’heure est aux interrogations profondes pour de nombreux éleveurs qui ne peuvent réaliser aucune projection sur l’avenir. Au niveau national, les prévisions montrent une baisse de 30 à 40 % de la production pour la saison prochaine !

 

Vaccin et indemnisations

La filière attend maintenant avec impatience l’arrivée de vaccins efficaces, véritable espoir pour tous les éleveurs. Deux laboratoires ont déjà mis au point des vaccins et commencé les premiers essais ce printemps. Ils sont assez positifs mais il faut poursuivre la démarche et cela prend du temps. Ils ne seront donc pas prêts au mieux avant l’hiver 2023/2024. Par ailleurs, au niveau des indemnisations du volet sanitaire, les élevages infectés ont touché le premier acompte, les expertises concrètes ayant débuté au mois de septembre. Le solde est attendu à partir de fin septembre. Pour le volet des pertes économiques, les dossiers ont été montés à partir des estimations et déposés en septembre auprès de l’administration. Les expertises chiffrées auront lieu en novembre prochain et les paiements ne sont pas attendus avant le premier trimestre 2023. C’est donc l’inquiétude qui règne dans toute la filière.

 

 

Loïc Adenot devant son bâtiment vide de tout canard pour de longs mois

 

« Une activité à l’arrêt total »

Jeune agriculteur installé depuis 2009 sur la ferme familiale, Loïc Adenot élevait et gavait plus de 7000 canards par an, entièrement abattus et transformés sur l’exploitation puis vendus en direct à une clientèle locale à la ferme et dans le magasin de producteurs de Payrignac. Il produit également quelques porcs et des agneaux eux aussi transformés à la ferme et vendus en direct. Il emploie trois salariés pour le gavage et la transformation « Mon élevage, relativement isolé, n’a jamais contracté le virus de l’influenza aviaire mais lorsque je suis passé en zone de protection début mai, je n’ai plus eu le droit de bouger mes canards. J’ai demandé une dérogation pour continuer à abattre et transformer chez moi, ce qui m’a permis de finir mes bandes. Mais aujourd’hui, mon élevage est vide et les couvoirs que j’ai contacté m’annoncent des canetons pour mai 2023 ! Ce qui repousse mes futures ventes à septembre 2023. Ma clientèle sera-t-elle encore là dans un an ? Suite à la première épidémie de 2016, j’ai investi comme il était préconisé dans des unités indépendantes avec sas d’entrée et bâtiments clos. Mon élevage est donc aux normes mais j’ai des emprunts conséquents à rembourser. Comment faire ? Je suis contraint de mettre mes salariés en chômage et je n’aurai plus de rentrées financières. C’est donc l’incertitude totale sur l’avenir, d’autant plus que l’épidémie peut repartir cet hiver. Côté aides, je suis en train de déposer mon dossier de demande d’indemnisation des pertes économiques mais je ne toucherai que 50 % de la marge brute, n’ayant pas été contaminé. Le gouvernement annonce un premier acompte en décembre et le solde en 2023, mais quand ? Aujourd’hui, je m’inquiète donc pour les mois à venir… »

 

 

Nouvelle aide pour les reproducteurs de volailles

Afin de compenser les conséquences économiques liées à l’influenza aviaire sur les entreprises du maillon sélection-accouvage de volailles (dont gibier à plumes) et les éleveurs de cheptel reproducteur de volailles (dont gibier à plumes), une indemnisation est mise en œuvre à destination de ces opérateurs. Dans un premier temps, un dispositif d’avance est mis en œuvre par France Agrimer (décision N° INTV-GECRI-2022-42) .

La procédure de dépôt est disponible  sur le site de FranceAgrimer : https://www.franceagrimer.fr/Accompagner/Dispositifs-par-filiere/Aides-de-crise/INFLUENZA-AVIAIRE/H5N1-Accouveurs-avances

 

Les demandes doivent être faites en ligne sur le téléservice PAD de FranceAgriMer jusqu’au 07/10/2022 14h : https://pad.franceagrimer.fr/pad-presentation/vues/publique/retrait-dispositif.xhtml?codeDispositif=IA_ACCOUV_H5N1_22_AV

 

Aucun dossier papier ne sera pris en compte.