• décembre 5, 2022
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Maladie bovine : La besnoitiose dans le Lot

Maladie bovine : La besnoitiose dans le Lot

Didier Calmon, 56 ans, éleveur de bovins viande dans le nord du département du Lot, rencontré par des apprenties en BTS – Productions animales, du CFA de Lacapelle-Marival, nous fait un retour sur son expérience de la maladie de la besnoitiose, touchant son troupeau depuis 2019.

 

Apprenties : Merci d’avoir accepté de partager votre témoignage. Tout d’abord, comment avez-vous été contaminé par la maladie et sur quel type d’animaux ?

Didier Calmon : Je me suis rendu compte qu’une de mes vaches avait un problème de peau. Quand quelques semaines plus tard, elle a commencé à être malade, j’ai appelé mon vétérinaire. Nous avons donc procédé à une prise de sang, qui a révélé la présence de la maladie. J’ai pu soigner la vache. Malheureusement, cela ne s’est pas arrêté là. Après des prises de sang sur tout le troupeau, une dizaine de vaches ont été testées positives. L’année d’après, la maladie a explosé. Un de mes jeunes taureaux s’est retrouvé très malade, a été aussi testé positif et est mort malgré les traitements apportés. Puis une vache a subi le même sort.

Apprenties : Qu’avez-vous fait face à cela ?

D.C : J’ai contacté le GDS et Monsieur Jean-Jacques Evard s’est déplacé pour me rencontrer. J’ai à nouveau fait des prises de sang sur tout le troupeau. Je suis passé de 15 % de cas positifs, à environ 70 %. J’ai ensuite effectué des analyses de peau sur toutes les positives, de façon à rechercher quelles vaches transmettaient la maladie aux autres.

Apprenties : Quelles modalités avez-vous mises en place ?

D.C : J’ai rentré tout le troupeau, ai trié les transmettrices et les ai laissées en bâtiment le temps de les engraisser, ce qui a pas mal contenu la maladie et a permis d’éviter toute nouvelle transmission.

Apprenties : Connaissiez-vous la maladie avant ?

D.C : Non je ne la connaissais pas avant de la diagnostiquer sur le troupeau. On en entend en effet peu parler. Il est vrai que nous, éleveurs, avons généralement du mal à nous rendre aux réunions du GDS, d’autant plus que la maladie était peu connue dans le département, avant ces 2-3 dernières années.

Apprenties : Financièrement, quelles ont été les conséquences pour vous ?

D.C : Avec un petit troupeau comme le mien, la perte économique a été importante : la mort du taureau, puis de la vache, l’abattage de génisses, et les frais vétérinaires.

Apprenties : Comment l’avez-vous vécu moralement ?

D.C : Au début je l’ai très mal vécu. Mon troupeau était indemne de toutes maladies, j’ai travaillé pendant des années pour avoir un cheptel correct. J’ai attrapé la besnoitiose en achetant des reproducteurs à un éleveur ayant connaissance de la positivité de ses animaux. C’est pour moi un manque de conscience professionnelle. Aujourd’hui, beaucoup d’éleveurs sont positifs sans le savoir, et j’espère qu’avec les potentielles futures mesures mises en place, comme la recherche obligatoire de la besnoitiose lors de la vente d’animaux, cela évoluera.

Apprenties : Quels conseils pourriez-vous donner aux éleveurs ?

D.C : Je leur conseille, lors de l’achat de reproducteurs, de prendre le pack complet avec la recherche d’un plus grand panel de maladies, dont la besnoitiose, au moment de la prise de sang. Je le dis un maximum autour de moi : le coût est vite rentabilisé ! Pourquoi pas aussi, lors de la prophylaxie, tester les animaux à la besnoitiose.

Apprenties : Merci beaucoup pour votre partage.

 

Rejoignez-nous, éleveurs, ainsi que techniciens, le mardi 06 décembre 2022, de 14h à 18h, à la salle des fêtes de Soulomès, pour commencer ou continuer à vous informer sur la besnoitiose, lors d’un rendez-vous interprofessionnel, organisé en partenariat avec le GDS. Pot de l’amitié prévu !!