• janvier 19, 2023
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Noix : Une formation aux biofertilisants

Noix : Une formation aux biofertilisants

Les participants étaient réunis à Creysse

Les producteurs de noix ont suivi une formation à la conception et à l’utilisation de biofertilisants pour améliorer l’état sanitaire de leurs arbres fruitiers.

 

La Chambre d’agriculture a organisé avec l’appui de Vivéa une formation sur l’intérêt et la fabrication des biofertilisants en production nucicole. Cette formation était menée en partenariat avec le Comité des fruits à coque et le groupe « la noix de demain ». En effet, ces biofertilisants permettent à la fois d’équilibrer les sols et les arbres en nutriments, ce qui les amène à mieux résister aux agresseurs. Les producteurs s’intéressent de plus en plus aux méthodes alternatives qui assurent l’équilibre physiologique des arbres afin d’avoir des noyers en pleine santé capables de lutter naturellement contre les ravageurs.

 

Analyser et comprendre

La démarche part du constat qu’un sol ou un arbre déséquilibré sur le plan minéral est beaucoup plus sensible aux maladies et aux agresseurs du milieu. Il faut donc comprendre les besoins des arbres et y répondre en apportant les bons éléments minéraux au sol ou sur les feuilles. Le formateur, Rémy Thinard, expliquait le concept « ce qui rend la plante sensible, c’est l’excès de substances solubles dans leur sève. Pour connaître leur état, il faut pratiquer régulièrement des analyses de sève et mesurer le degré brix de leur sève. Cela permet de voir l’évolution sur la saison végétative et de corriger les éventuels déséquilibres par des apports ciblés au sol ou en application foliaire… ». Ainsi, les producteurs du groupe « la noix de demain » travaillent depuis 2018 à tester ces techniques de suivi de nutrition des noyers, notamment depuis 2019 les analyses de sève.

 

Coûts des biofertilisants

Les produits du commerce étant chers pour des résultats parfois aléatoires, les producteurs ont pu y apprendre à concocter eux-mêmes des biofertilisants. Leur base est constituée de Lifofer (Litière de forêt fermentée). L’idéal est de la préparer à l’automne lorsque le sol des forêts est encore chaud et plein de matières vivantes actives. Il faut si possible préparer un bidon de Lifofer par minéral (cuivre, molybdène…) durant l’hiver afin d’être prêt pour les épandages de printemps. Les plantes à rajouter sont gratuites (horties, bardane, luzerne, consoude…) et peuvent être récoltées aux alentours. En partant sur la base de deux apports au sol et cinq apports foliaires sur la saison, le coût de revient est d’environ 150 € / ha, main d’œuvre comptée. Un coût bien inférieur à l’achat de produits du commerce qui reviennent à 500 €/ ha. L’intérêt économique de réaliser soi-même ses biofertilisants est donc évident.

 

Essai Floirac

Lydie Leymarie présentait également les résultats de l’essai de Floirac sur un verger de Fernor (19 paramètres suivis). La parcelle a été divisée en deux, une partie témoin avec des méthodes culturales traditionnelles et une autre partie qui a fait l’objet des analyses de sève avec 4 épandages de biofertilisant de mai à juillet (Lifofer liquide + plantes). Cette dernière a produit un rendement supérieur de 30 % (poids brut des noix). Par ailleurs, l’essai montre qu’il n’y a aucune différence sur le calibre des noix ni sur leur rendement au cassage. Il semble donc que cet apport de biofertilisant ait un effet positif indéniable sur la productivité des arbres. Il conviendra de répéter cet essai pour confirmer ce résultat.

 

Formation microbiologie et biostimulants

Une deuxième formation a été organisée sur la microbiologie et les biostimulants le 13 décembre 2022 à Montcuq. Les agriculteurs participants provenaient de filières différentes : grandes cultures, maraîchage, ovins, caprins, PPAM et arboriculture. L’objectif de cette journée était d’apporter des connaissances en termes de biostimulants afin de répondre aux problématiques du sol par rapport au changement climatique, ainsi que de réduire les coûts de production des exploitations.

La journée s’est déroulée en deux parties : la matinée était consacrée à une partie théorique, présentée par Rémi Thinard, et l’après-midi à la réalisation de biostimulants sur le terrain. Les agriculteurs ont créé de la Lifofer solide et liquide.