• janvier 30, 2023
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Noix en crise : Mévente et prix à la baisse

Noix en crise : Mévente et prix à la baisse

La récolte des noix 2022 est plongée en pleine crise. Sur un marché mondial complètement engorgé, les organisations de producteurs comme le négoce privé peinent à écouler les noix. De nombreux producteurs ont une grande partie de leurs récoltes encore en stock et s’inquiètent des prix de vente.

 

La récolte des noix 2022 est abondante en quantité mais de qualité extrêmement variable. La canicule et la sécheresse ont provoqué des stress hydriques qui ont diminué les calibres des fruits. A côté des lots de belles noix, on trouve des noix au calibre nettement inférieur à ceux de la récolte 2021, et de nombreuses noix ont un cerneau brûlé ou taché, le rendant impossible à commercialiser.

Surproduction mondiale

La noix évolue sur un marché totalement mondialisé et libéralisé. Les échanges internationaux donnent la tendance des prix au rythme de l’offre et de la demande. Cette saison est marquée par une surproduction mondiale à cause de la forte production du Chili et des Etats-Unis. Ces deux grands pays exportateurs avaient encore des stocks de report à la récolte 2022, auxquels s’ajoutent une grosse production 2022. Par ailleurs, l’instabilité géopolitique mondiale complique encore les échanges avec de nombreux reports sur le marché Européen. Le marché se retrouve donc complètement engorgé avec une consommation faible et des prix tirés à la baisse.

Laurent Perrier, président de Promonoix, souligne « nous avons encore plus de 300 tonnes de noix chez nos adhérents et les débouchés ne sont pas là. Certains producteurs ont encore la majeure partie de leur récolte en stock ! En France, les centrales d’achat de la grande distribution ne jouent pas le jeu et achètent de la noix d’importation. Nos interprofessions devraient intervenir pour faire privilégier la noix Française. En attendant, il faut que les producteurs stockent dans de bonnes conditions pour conserver la qualité de leurs fruits… »

A valcadis, Georges Bouat précise « on relance notre clientèle en permanence pour tenter d’écouler nos stocks mais le marché international est saturé par les noix d’importation et le marché Français reste atone. C’est sur notre marché intérieur qu’il faut porter l’effort car nous avons un fruit aux qualités nutritionnelles exceptionnelles mais les français n’en mangent pas assez. Il faudrait que les deux interprofessions Françaises arrivent à s’entendre pour lancer une vaste campagne nationale de promotion auprès des consommateurs, et parvenir à relancer les achats en magasins… »

 

Actions syndicales en vue

Face à ce marasme, la colère monte chez les producteurs qui constatent, dépités, que la plupart des magasins continuent de vendre des noix importées à des prix au détail qui ne baissent pas ! Le président du comité des fruits à coque du Lot, Georges Delvert, souligne « c’est une crise très grave qui touche l’intégralité de notre filière. Nous n’avons encore pas vendu la majorité de la récolte 2022 et je ne parle pas des prix que l’on nous annonce complètement effondrés ! Faudra-t-il en arriver jusqu’à arracher des noyers ? Ce serait dramatique. Dans cette situation, chacun doit prendre ses responsabilités, particulièrement les distributeurs qui sont désormais ciblés. Aujourd’hui, nous commençons par alerter tous nos élus sur l’ampleur de cette crise qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur notre filière. Dans les jours à venir, nous n’excluons pas de passer à l’action avec des interventions syndicales en magasins pour vider les rayons de toutes les noix non Françaises. Si rien ne bouge, les prochains jours vont être déterminants… »