• décembre 25, 2021
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Prix du foncier agricole La SAFER alerte sur les excès

Prix du foncier agricole La SAFER alerte sur les excès

Des hectares de terre vendus à des prix totalement exorbitants, parfois jusqu’à dix fois le prix du marché (40 000 € au lieu de 4 000 € !) sont de plus en plus constatés. Ces excès qui se multiplient aux quatre coins du Lot amènent la Safer à renforcer ses contrôles et à faire jouer son droit de préemption avec révision de prix.

Le foncier à vocation agricole est de plus en plus convoité par des acheteurs non issus du milieu agricole qui n’hésitent pas à surenchérir pour l’obtenir coûte que coûte. Sur notre département, on constate ainsi de nombreux dérapages avec des prix exorbitants pouvant aller de quatre à dix fois le prix moyen du marché. A ce tarif là, aucun agriculteur ni porteur de projet agricole ne peut s’aligner. Le président de la Safer Lot, Jean-Claude Goudoubert et son directeur, Nicolas Poulhalec, tirent la sonnette d’alarme « ces prix sont totalement déraisonnables, pourtant nous constatons qu’ils se pratiquent ! Avec nos partenaires professionnels, les syndicats agricoles, la Chambre d’agriculture, nous déplorons ces prix qui privent le monde agricole de ressource foncière et peuvent mettre en péril des exploitations ou des projets d’installation. Nous allons donc mettre les moyens pour y remédier… »
Préemption avec révision des prix
La loi donne heureusement à la Safer les moyens d’intervenir à travers ses missions d’utilité publique. Rappelons que les Safer ont quatre missions principales, l’accompagnement de la transmission des exploitations agricoles pour l’installation des jeunes agriculteurs, la préservation de l’environnement dans les projets d’aménagements ruraux, le volet appui au développement local et la mission de garantir la régulation et la transparence des prix du foncier. C’est dans le cadre de cette dernière que la Safer va faire jouer son droit de préemption avec révision des prix. Elle va éplucher les 3 200 notifications de vente du département et isoler celles dont les prix sortent de la fourchette du marché, c’est à dire dépassent la moyenne des prix du foncier agricole sur les trois dernières années. Pour ces notifications jugées excessives, elle compte faire jouer auprès des notaires son droit de préemption avec révision des prix pour les ramener dans la fourchette normale. Dès lors, trois options se présentent à ces vendeurs de foncier, retirer purement et simplement la vente ou bien en rectifier le prix pour le ramener d’eux mêmes dans la fourchette, ou bien contester le prix fixé par la Safer. Dans ce dernier cas, un recours auprès du tribunal peut être intenté et il reviendra au tribunal de définir le prix de la parcelle en question. Le président Jean-Claude Goudoubert insiste « nous devons éviter ces abus et réguler les prix du marché du foncier agricole. Dans un contexte déjà difficile pour l’installation des jeunes agriculteurs et la sécurisation des exploitations, le foncier joue un rôle prépondérant. Nous ne pouvons laisser déraper ces prix et il faut maintenir des tarifs supportables pour l’activité agricole qui est la principale aménageuse du territoire et pourvoyeuse d’emploi en milieu rural… ». Le président de la Chambre d’agriculture, Christophe Canal, et les responsables syndicaux saluent cette initiative en soulignant son importance pour assurer la pérennité du métier et maintenir la vocation agricole d’un maximum de terres sur tout le département.

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