• février 5, 2022
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CerFrance Lot Résultats prévisionnels agricoles 2021

CerFrance Lot Résultats prévisionnels agricoles 2021

Le CerFrance a présenté les premières prévisions des résultats économiques 2021 des exploitations agricoles Lotoises. Ils sont globalement assez stables sauf en viticulture qui a subi le terrible sinistre du gel. La flambée des charges survenue au second semestre 2021 commence à se faire sentir mais n’exprimera pleinement ses effets qu’en 2022.

Les responsables du Cerfrance 46, le président Stéphane Lagarde, le directeur Eric Doumeizel et le chargé d’étude économique, Damien Ameline, ont présenté ces premiers résultats le 18 janvier aux représentants des organisations agricoles Lotoises. Ils ont commencé par rappeler la conjoncture climatique de l’année avec le terrible gel du printemps qui a sinistré vignes et vergers, puis un été arrosé favorisant les cultures estivales. Sur le plan économique, la conjoncture nationale et surtout internationale a généré au second semestre une véritable envolée des prix des intrants (engrais : + 15 %, carburants : + 18 %, aliments :+ 6%), et du transport maritime. Des coûts d’achat qui impactent les exploitations.

  • Productions animales
    • En bovin lait
      On note un recul de la collecte en France comme dans le Lot. De nombreux producteurs ont arrêté le lait et le cheptel total a diminué, une baisse partiellement compensée par les augmentations de litrage des autres producteurs. Les échanges nationaux et internationaux de produits laitiers ont été soutenus, tirés par la forte demande de la Chine. Les prix du lait progressent de 1 à 3 %. Dans ce contexte, les EBE progressent aussi très légèrement par rapport à 2020, mais restent cependant bien inférieurs à ceux des années 2017 ou 2018. Rappelons que l’Excédent Brut d’Exploitation est le résultat final qui sert à rembourser les annuités d’emprunts et à rémunérer l’exploitant.
      En bovin viande
      L’année 2021 a été marquée par un manque généralisé d’offre, et une augmentation des exportations vers l’Italie et l’Espagne. Les prix de vente sont restés bas durant les neuf premiers mois de l’année, inférieurs aux années précédentes. Puis ils ont fortement augmenté à partir de fin septembre. Sur l’année, les cotations ont donc augmenté en moyenne (broutards : + 2%°, veaux gras : + 1 %, réformes:+ 3%). L’EBE progresse de 2,5 % à 6 % mais en restant à des niveaux inférieurs aux années 2016 à 2018. Les veaux finis dégagent un EBE stable par vache depuis quatre ans.
    • En ovin viande
      L’équilibre offre et demande est resté très tendu toute l’année car si les importations du Royaume Uni augmentent, les exportations Françaises progressent aussi très fortement. La production nationale continue de décroître et les prix augmentent donc notablement (+ 4 à + 8 %). Le prix moyen pondéré de l’agneau Français atteint des records. Logiquement, l’EBE est en progression sur 2021, atteignant le niveau des toutes meilleures années passées. Un contexte très favorable à la production ovine.
      En canards gras filière longue
      L’épidémie d’influenza aviaire a conduit à l’euthanasie de 3,5 millions de canards sur le sud-ouest fin 2020 et début 2021. La production nationale a donc fortement chuté, faisant augmenter les prix du foie gras et dérivés. Le Lot a été épargné par le virus aviaire et a donc profité de cette situation en renforçant sa production et ses prix de vente. L’EBE des exploitations est logiquement en augmentation, retrouvant le niveau des années d’avant l’épidémie. La flambée du prix des aliments tempère cependant ces résultats en fin d’année 2021.

 

  • Productions végétales
    • La production viticole
      Elle est celle qui accuse la plus forte baisse de son EBE à cause des dégâts causés par le gel du printemps 2021. Sur les zones très sinistrées comme la vallée du Lot, la production a chuté jusqu’à 80 %! Faute de récolte, les vignerons indépendants ont puisé dans leurs stocks et présenteront des résultats 2021/2022 particulièrement faibles. Les vignerons coopérateurs amortissent un peu mieux la chute grâce à l’assurance collective qu’ils avaient souscrite.
    • En grandes cultures
      Les rendements sont en progression et une puissante tension sur les marchés mondiaux tire les prix à la hausse. Le blé atteint notamment un record historique car la demande internationale est très soutenue. Mais toutes les céréales et le soja sont en hausse. Dans ce contexte, l’EBE est en nette hausse (+ 8 à + 18%). Il retrouve un bon niveau. Seule ombre au tableau, la flambée des prix des intrants qui commence à peser sur les charges.

Conclusions
Les revenus disponibles 2021 s’annoncent donc à peu près stables par rapport à ceux de 2020. En productions animales, ils restent cependant d’un niveau général faible, et sont un peu plus élevés en grandes cultures suite à la hausse des prix. Seule la production viticole note un effondrement lié au sinistre gel de 2021. Une filière qui suscite beaucoup d’inquiétude au regard de la multiplication des sinistres gel (2017, 2019, 2021) ! Leur répétition pourrait compromettre l’avenir de certains vignobles. Les responsables professionnels présents ont commenté cette analyse économique, soulignant que les éleveurs comptent particulièrement sur la loi Egalim 2 pour avoir une réelle revalorisation de leurs prix de vente (voir page 16). Concernant la flambée des charges observée depuis l’été dernier, son impact sur les résultats 2021 reste limité. Elle aura surtout des conséquences sur les résultats 2022, en fonction de sa durée sur l’année. La maîtrise de l’épidémie de Covid aura aussi des répercusssions sur la gestion de l’année qui commence. Les exploitants doivent faire preuve d’adaptation pour composer à la fois avec le changement climatique, la nouvelle PAC qui entrera en application en 2023, et le nouveau contexte économique international. Le CerFrance les accompagne avec des formations stratégiques pour les amener à réaliser les bons choix sur leurs exploitations.