- avril 21, 2022
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Vignoble de Cahors Capel innove avec la pose de diffuseurs anti eudémis
La lutte biologique franchit un nouveau pas sur le vignoble de Cahors. Le service viticole de la coopérative Capel pose des diffuseurs de phéromones contre l’eudémis. Une opération à grande échelle qui va bénéficier d’un suivi technique sur toute la saison.
Les vignerons Lotois adaptent de plus en plus leurs pratiques aux attentes de la société, en utilisant des méthodes douces de maîtrise des ravageurs. Ainsi, sur la commune de Vire-sur-Lot, six vignerons voisins se sont regroupés pour tester la pose de ces diffuseurs sur un îlot de 200 ha de vignes. C’est la coopérative Capel qui propose cette démarche car elle est le distributeur exclusif sur le vignoble du diffuseur Biootwin mis au point par Biogard. Ce filament, composé de matière biosourcée (polymères d’amidon), est imprégné de la phéromone du papillon eudémis, et la diffuse pendant six mois avant de tomber au sol et de se décomposer naturellement. Un diffuseur est positionné tous les six ceps et une rangée sur trois. Cela suffit à provoquer la confusion sexuelle du papillon qui ne peut plus s’accoupler et ne pond donc pas de vers dans les raisins.
Opération groupée
Cette innovation marque une véritable avancée sur le plan environnemental comme l’explique l’ingénieure agronome et œnologue conseil de Capel, Justine Tissandié « la lutte contre ce vers de la grappe passait par la pulvérisation d’insecticides. Elle peut désormais être menée par ce procédé de biocontrôle des populations d’eudémis. Mais pour être efficace, la condition principale est l’étendue des surfaces couvertes car le papillon vole et se moque du parcellaire. Nous avons donc eu l’idée de proposer aux vignerons de se regrouper pour constituer cet îlot de 200 ha sur Vire-sur-Lot. Ils ont joué le jeu et pour montrer notre motivation, nous leur offrons la pose des diffuseurs cette année. Vingt cinq salariés de l’équipe Capel, Oeno 46 et Cap Viti service se sont ainsi mobilisés pour une journée, le 22 mars, afin de poser les diffuseurs sur ces 200 ha. Par ailleurs, cet îlot va faire l’objet d’un suivi particulier durant toute la saison pour comptabiliser les pontes et les dégâts de l’eudémis. Nous allons ainsi évaluer l’efficacité du procédé en fonction de la pression de ce ravageur. C’est une démarche qui est appelée à s’inscrire dans le temps car ce biocontrôle nécessite encore des observations et un renforcement de notre expertise… »
A noter que la coopérative travaille cette saison avec une vingtaine de vignerons sur 500 ha, où elle propose cette prestation. Un service prometteur qui va se développer à n’en pas douter.