• septembre 15, 2022
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Récolte noix et châtaignes : L’irrigation déterminante pour la qualité

Récolte noix et châtaignes : L’irrigation déterminante pour la qualité

A la veille de la récolte 2022, les noyers et les châtaigniers sont bien chargés en fruits mais on note un calibre moins gros que l’an dernier. Si la quantité semble au rendez-vous, la qualité des fruits a forcément pâti de l’été caniculaire que nous venons de vivre. Les vergers correctement irrigués et en sols profonds ont moins souffert que les autres. Les producteurs attendent donc avec anxiété de ramasser les fruits et de les ouvrir pour mesurer l’impact de cette météo défavorable.

 

Après un été qui a battu tous les records de sécheresse et surtout du nombre de jours caniculaires, certains arbres fruitiers non irrigués présentent un feuillage déjà jauni, témoignant du gros stress hydrique subi. Dans ces conditions, on peut craindre le pire sur la qualité des noix ou des châtaignes qui y seront récoltées. Pourtant, la saison avait bien commencé car le gel de début avril n’avait que peu affecté la grande majorité des noyers et châtaigniers qui n’avaient pas encore débourré. Après une saison 2021 bien arrosée et propice à la constitution de réserves, les arbres ont très bien fructifié ce printemps et la majorité des vergers présentent des arbres chargés de fruits. Néanmoins, la canicule précoce de début juin a bloqué le grossissement des noix, limitant leur calibre.

 

Récolte précoce

Fort logiquement, la récolte de noix sera cette année très précoce avec un démarrage plein autour du 25 septembre, la noix fraîche commençant dès le début septembre. Les variétés précoces, Lara et Marbot, seront les premières concernées. On note peu de dégâts de la mouche du brou sur le nord du département, et la situation sanitaire du verger est bonne. Le principal facteur hypothéquant la production est le stress hydrique et les agriculteurs cherchent des solutions comme le souligne le président du Comité des fruits à coque, Georges Delvert « cette année, l’irrigation est le facteur clé pour sortir une bonne récolte avec des fruits de qualité. Compte tenu du changement climatique désormais avéré et de ce que nous venons de vivre, il n’est plus question d’envisager de production sans irrigation. L’eau est devenue indispensable à toute nouvelle plantation de verger. Mais au-delà, nous cherchons des solutions pour atténuer l’effet des fortes températures. On a testé le blanchiment des arbres avec divers produits, l’argile, le carbonate de calcium, le talk. Ils permettent de diminuer la température des arbres de plusieurs degrés, ce qui les soulage bien. Nous attendons aussi de nouvelles préparations qui vont arriver l’an prochain. De toutes façons, nous devons nous préparer à ces canicules en trouvant des solutions techniques et je pense qu’elles existent… »

En châtaigne, la récolte se présente sous les mêmes auspices. La qualité sanitaire est bonne, les dégâts de cynips désormais jugulés. Le stress hydrique des arbres sera là aussi le facteur clé à surveiller de près, les vergers irrigués promettant une qualité mieux sécurisée. Mais il faut attendre la récolte et l’observation des châtaignes pour mesurer l’effet réel de la canicule.

 

Le marché mondial

La noix Française est en prise directe sur le marché mondial, l’essentiel de la production étant exporté vers des pays grands consommateurs. Les récoltes des principaux pays grands producteurs sont donc suivies de près. Selon les chiffres de l’Institut international des fruits à coques, la Chine, les Etats Unis et le Chili continuent de voir leurs volumes augmenter mais dans une moindre mesure. Parallèlement, la demande des consommateurs est également envisagée à la hausse mais les prévisionnistes pointent du doigt la grande inconnue de cette consommation, suite au retour de l’inflation. La flambée des prix de l’énergie et le renchérissement des prix des produits alimentaires pourrait amener les foyers à diminuer leurs achats de noix. Personne ne sait quel impact cela aura sur les ventes hivernales des fruits à coque. La filière espère donc que les consommateurs maintiendront leur fidélité à ces fruits secs. Côté exportations en provenance de Californie et du Chili, la flambée des prix de l’énergie va également jouer sur le coût du transport, ce qui va influer sur les prix des noix rendues Europe. Un élément à ne pas négliger dans le rapport concurrentiel avec les noix françaises.