- décembre 8, 2023
- Aucun Commentaire
- 523
SORELEVAGE : Première traite robotisée de Bufflonnes en France
Sébastien Miral, à Montbazens, nous a accueilli au sein de son élevage de Bufflonnes, sur un troupeau qu’il a installé en mai, sur un projet d’élevage. Ne souhaitant pas se relancer en traite bovine, ce qu’il avait connu au début des années 2000, il a saisi l’opportunité de louer une ferme avec l’envie d’un autre format d’élevage, en s’intéressant à la laiterie de Maurs qui collecte pour la Société des Bufflonnes du Sud, et produit de la mozzarella. Il installe donc grâce à l’appui de la société quarante à cinquante bufflonnes.
Monsieur Bousquet, Responsable de la Société, précise les points d’appuis pour les éleveurs « le suivi technique et les conseils pour rendre possible l’intégration et l’élevage de ces animaux, la collecte du lait et la fabrication de la mozzarella, il y a aussi un système d’analyses laitières comme pour des livraisons en laiterie classique. Il insiste également sur la maîtrise de la chaîne d’un bout à l’autre, et sur les échanges entre éleveurs et techniciens pour l’optimisation et les réponses aux questions … ».
A commencer par la possibilité d’une traite robotisée. C’est ici que Bernard Salles entre dans la boucle « Quand Sébastien nous a présenté son projet, nous étions plein de questions sur cette adaptation, heureusement nous avions vu des traites robotisées sur des bufflonnes à Naples lors d’un voyage en Italie, et nous savions que DeLaval l’avait déjà mise en place. »
Le défi fut donc relevé par SORELEVAGE, avec un robot DeLaval reconditionné, le but étant que les bufflonnes, pâturent, et qu’elles s’adaptent malgré leurs différences morphologiques et comportementales. Il faut savoir que les bufflones nécessitent deux fois plus de temps de traite pour deux fois moins de rendement, mais avec un lait mieux valorisé et de qualité supérieure. Elles ont aussi des mamelles plus courtes. Dans leur comportement elles sont très rustiques et il fallait qu’elles acceptent la traite robotisée. Sur la gestion du troupeau, il faut une observation de l’éleveur importante, car les périodes de chaleurs sont difficiles à détecter, il faut observer le taureau et les comportements des animaux. Ensuite la gestation est de 10 mois. Pour les naissances, elles se débrouillent très bien toutes seules, il est assez difficile de connaître les périodes de mise bas car elles sont en monte naturelle. Elles sont malines, curieuses et proches de l’éleveur qui se doit d’être à leur écoute pour mieux les comprendre « Il faut être patient et diplomate » confie Sébastien Miral.
« Pour en revenir au robot, la mise en place c’est faite au mois d’août pour qu’il soit opérationnel mi-septembre, on est à deux mois de fonctionnement, elles y sont allées très rapidement mais il a fallu faire quelques réglages pour s’adapter à ce troupeau un peu différent, rien d’insurmontable et pas de mauvaises surprises » selon Bernard Salles. « La dernière a mis bas en début de semaine, et elle va au robot toute seule » Sébastien Miral.
Lors de la traite, on voit bien que le robot détecte les quartiers sans difficulté et que les bufflonnes sont complètement sereines. On constate aussi très peu de cellules dans le lait des bufflonnes, encore un avantage non négligeable. C’est une belle initiative avec un appui solide de la Société des Bufflonnes du Sud, tournée vers l’avenir avec un confort de l’éleveur apporté par le robot (un robot qui plus est reconditionné, une formule en phase avec des exigences éco-responsables), la possibilité d’une adaptation à des animaux différents pour la production d’un produit de qualité supérieure en quantité raisonnée. En bref, c’est un véritable cercle vertueux.